Belgique : un cumul salaire/allocation chômage pour pallier les difficultés de recrutement

Permettre aux demandeurs d’emploi de conserver une partie de leur allocation chômage s’ils se tournent vers un métier pénurique : c’est le choix fait par la Belgique, qui vient de signer un arrêté royal en ce sens.

A partir du 1^er septembre, les chômeurs de longue durée (ceux qui sont au chômage depuis plus d’un an), pourront cumuler leur salaire et 25% de leur allocation chômage, pour une durée de trois mois, s’ils se font recruter sur un métier en tension ou dans une autre région que leur lieu de résidence.

Un vaste panel de métiers

Plus de 200 000 demandeurs d’emploi (120 000 côté wallon, 98 000 côté flamand) sont éligibles à cette mesure qui brasse un champ de métiers très divers : de chauffeur routier à carreleur en passant par infirmier, électricien en maintenance industrielle ou monteur d’échafaudages.

« J’ai porté cette mesure, car je suis certain qu’elle est susceptible d’inciter les travailleurs sans emploi à retrouver un travail dans les secteurs où il y a pénurie de main-d’œuvre ou à oser passer les frontières linguistiques », a précisé le ministre de l’Economie et de l’Emploi, Pierre-Yves Dermagne, dans un communiqué.

Ce geste incitera-t-il davantage de candidats à postuler ? Certaines entreprises sont dubitatives, à l’image de cet employeur, vice-président de l’Union professionnelle du transport et de la logistique, interrogé par RTL Info : « Je pense que se lever à cinq heures du matin pour être à l’heure à l’entreprise, démarrer le camion, peut-être avoir un problème de batterie, voire un feu qui ne fonctionne pas, être dans les bouchons, la pluie, la neige et puis continuer, c’est assez compliqué quand on a perdu le rythme. »

Et en France ?

En France, le gouvernement a choisi de mettre en place, fin 2021, une aide exceptionnelle, d’un montant de 1000 €, pour les demandeurs d’emploi se formant à des métiers qui recrutent (aide-soignant, hôtellerie, bâtiment…). Pour pouvoir y prétendre, il faut :

• Avoir été au chômage pendant plus de douze mois au cours des 15 derniers mois
• Être en recherche active d’emploi
• Débuter d’ici le 31 décembre 2022 une formation nécessaire à l’acquisition des compétences requises pour occuper un emploi correspondant à une offre déposée par une entreprise auprès de Pôle Emploi
• Débuter d’ici le 31 décembre 2022 une préparation opérationnelle à l’emploi individuelle (POEI) qui permet d’adapter ses compétences et de se préparer à la prise de poste en entreprise.