Coworking : ces salariés qui partagent leur bureau
C’est encore une petite communauté. Entre eux, ils s’appellent des « nomades » ou des « fixes ». Ils ont globalement de bons diplômes et surtout, ils partagent l’expérience du travailleur indépendant. Eux, ce sont des coworkers. Comprendre des travailleurs en communauté. L’idée, née aux Etats-Unis, est d’offrir à des actifs solos un espace de travail à partager. Pigistes, graphistes, ou encore professionnels du web y trouvent convivialité et surtout un réseau professionnel à cultiver.
Un lieu de convivialité
« Pendant deux ans, j’ai travaillé chez moi, tout seul. Au fur et à mesure, je décalais mes horaires, me levant plus tard, finissant le travail également plus tard. Ma vie sociale était pauvre », explique David Pellecueur, spécialiste du conseil boursier en ligne. Depuis quelques mois, il a rejoint l’Atelier des médias, un espace de coworking créé à Lyon en début d’année. Là-bas, il fait partie des « nomades ». Il voyage de bureau en bureau, jamais le même.
Une formule souple et surtout économique. « Cela me revient à 80 euros par mois. Pour cette somme, j’ai le téléphone, internet et un bureau ». Les « fixes » paient un peu plus cher : 140 euros par mois pour conserver leur bureau. Une solution adaptée lorsqu’on doit stocker ses affaires ou travailler sur un ordinateur fixe. Des offres à la journée, à 10 euros, existent également. Dans tous les cas, c’est économique. « Pour un local exiguë, dans un quartier populaire de Lyon, je paierai au mois entre 200 et 350 euros minimum », ajoute Laurent Poillot, pigiste dans la capitale des Gaules. Mais plus que le coût, c’est le lien social qui prime. « Aujourd’hui, c’est comme si je me rendais dans une entreprise où tout le monde s’entend bien », poursuit Laurent Poillot.
Un réseau professionnel de proximité
Le lien social. C’est une des clés de la réussite de ces espaces de coworking. Tous les mardis, les 43 coworkers de l’Atelier des médias, colunchent. « C’est un bon moyen de discuter tous ensemble », explique David Pellecuer. C’est aussi un moment phare pour échanger sur les projets des uns des autres et de nouer des liens professionnels. « J’avais besoin de refaire mon site internet, du coup j’ai demandé à une graphiste de l’Atelier. C’est l’avantage de ce lieu : on a tous des activités complémentaires mais il n’y a pas de concurrence comme entre collègues », poursuit David. « Ce n’est pas un truc de copains mais au final on se donne des plans, on s’aide », renchérit Laurent Poillot.
Le coworking, un espace associatif
La formule plaît. Le premier site de coworking à être né en France, à Paris, La Cantine, essaime en régions. Elle compte désormais 5 sites, dont la Cantine numérique à Rennes, inaugurée en 2010. Comme pour les autres espaces de travail partagé, les Cantines sont à but non-lucratif. « Nous avons un statut de loi 1901 et notre financement est essentiellement lié aux subventions de la Région et de nos partenaires », explique la directrice de la Cantine numérique rennaise, Karine Sabatier. Encore informel, le réseau des Cantines va se développer. Et d’autres initiatives similaires intéressent de nombreuses villes. « Les grandes métropoles veulent implanter ce type d’espaces. Strasbourg, Bordeaux, Rennes, notamment y réfléchissent », poursuit Karine Sabatier. Le site coworkinginitiatives recense pas moins de 17 projets de bureaux à partager. « En comptant les petites structures, actuellement il doit y avoir entre 20 et 30 espaces de coworking partout en France », détaille Karine Sabatier. Un beau succès qui répond aux attentes de nombreux entrepreneurs : mobilité et solidarité.
Bon à savoir : Zevillage.net met à disposition sur son site une carte des télécentres et espaces de coworking en France. Neo-nomade.com est également une bonne source d’informations sur l’actualité du télétravail et du coworking.