Pourquoi le coût d’un poste de travail a-t-il augmenté en 2022 ?

Le coût d’un poste de travail a augmenté de 9% en un an, selon les calculs de l’IDET.

Le coût de l'immobilier et les prix de l'énergie jouent un grand rôle dans cette hausse.
Le coût de l'immobilier et les prix de l'énergie jouent un grand rôle dans cette hausse. © Lightfield Studios/stock adobe.com

Chaque année, les Buzzy Ratios* établis par l’IDET (Inspirer et Développer les Environnements de Travail) permettent de chiffrer et d’analyser le coût des environnements de travail en France. La dernière édition, dont les résultats ont été communiqués le 17 octobre, fait état d’une augmentation de 9% du coût par poste de travail, entre 2021 et 2022, pour atteindre 13 658€ à l’année. Comment expliquer cette hausse ?

Crise de l’immobilier et flambée des coûts de l’énergie

La première cause est à chercher du côté du premier poste de dépense de l’environnement de travail : les coûts liés au bâtiment. En 2022, le coût de l’immobilier atteint 7 394€ par poste de travail, dépassant ainsi le niveau d’avant la pandémie. « Il existe de fortes tensions immobilières pour trouver des espaces répondant aux attentes des entreprises. Cette réalité s’étend désormais aux métropoles de région, qui attirent de plus en plus d’actifs : Lyon, Rennes, Montpellier, Toulouse », observe Thierry Allio, membre du Comex de l’IDET.

Les voyages d’affaires continuent de bénéficier d’un effet de récupération post-Covid et représentent une hausse de 44% des coûts, par rapport à 2021. Le coût de la flotte automobile enregistre, pour sa part, une augmentation de 12%, du fait de la hausse des prix de l’essence, du coût d’entretien des véhicules et des charges fiscales liées à leur impact environnemental.

Sans surprise, les coûts d’exploitation des bâtiments ont crû de 11% en raison de l’augmentation du prix de l’énergie. « Elle reste encore modérée en 2022, car les contrats sont signés pour dix-huit mois, précise Thierry Allio, ce qui nous laisse présager une répercussion plus importante en 2024. » La guerre en Ukraine a, en effet, eu des conséquences sur la chute de l’offre de gaz dans l’Union européenne (avec une augmentation de 67% répercutée sur la facture de gaz ) et les prix de l’électricité, indexés sur ceux du gaz, ont augmenté en conséquence de 23%. Les revalorisations salariales portés par des accords de branche dans la propreté et la sécurité ont aussi eu une incidence sur l’augmentation des coûts d’exploitation.

« En 2022, les entreprises ont également largement investi dans des services pour faire revenir leurs collaborateurs au bureau », avance Séverine Pilverdier, présidente de l’IDET. Malgré la flambée des prix des denrées alimentaires, la hausse du coût de la restauration d’entreprise reste limitée, car le volume de repas servis est en baisse, du fait du développement du télétravail. En revanche, le coût du repas par convive est, lui, en hausse. « On note aussi une montée en gamme des prestations offertes dans le cadre de l’Hospitality Management », explique Thierry Allio.

Quelles pistes pour réduire les coûts d’un poste de travail ?

Depuis plusieurs années, les entreprises entreprennent une optimisation de leurs surfaces pour limiter leurs dépenses liées au bâtiment. La généralisation du télétravail a accéléré ce phénomène. Les entreprises repensent leurs bureaux, en créant davantage d’espaces collaboratifs et en ayant de plus en plus recours au flex office.

« Pour réduire les coûts de chauffage, certaines entreprises ont fait le choix d’imposer un jour de télétravail commun à tous leurs collaborateurs, ce qui leur permet de fermer leur bureau, par exemple le vendredi », explique Séverine Pilverdier.

« Le télétravail est un important levier d’optimisation des coûts mais ce n’est pas magique », rappelle toutefois Thierry Allio. Le coût du télétravail varie de 13 à 186€ par mois par télétravailleur en fonction des besoins, des aménagements et des services offerts par l’entreprise (présence ou non de tickets restaurants supplémentaires, fourniture ou non de matériel et d’équipement supplémentaires, etc.).

D’après le sondage « L’Enquête sur l’évolution du télétravail » réalisé par l’IDET en juin 2023, les pratiques du télétravail en 2022 n’ont pas connu de changements significatifs par rapport à 2021 : près de trois quarts des salariés continuent de télétravailler entre 2 et 3 jours par semaine au sein de leurs entreprises.

*L’édition 2023 se base sur un panel de 2 millions de m² de surface de bureaux, qui représentent 100 000 postes de travail pour 124 000 collaborateurs. La moitié des entreprises se situe en Ile-de-France et l’autre moitié en régions.

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