Et pourquoi pas des congés illimités ?

PlagelivreAvoir du temps pour soi, sa famille, ses loisirs… Aujourd’hui c’est un luxe que beaucoup d’actifs ne peuvent s’offrir ! Pourtant, la tendance change. Exemple avec la compagnie ferroviaire Deutsche Bahn. Depuis peu, ses cadres peuvent prendre un congé de 6 mois maximum tout en ayant l’assurance de retrouver leur poste. Juste avant elle, WeddingWire, une entreprise américaine, a décidé d’accorder à ses salariés des congés payés « illimités », à condition qu’ils remplissent leurs objectifs annuels.
Autant d’initiatives alléchantes qui font sourire certains et pleurer de jalousie d’autres. Si derrière l’aménagement du temps de travail se cachent de nombreuses problématiques comme l’emploi, la productivité, ou l’attractivité, les salariés, eux, vont peut-être enfin pouvoir souffler un peu…

Epargner…du temps
Depuis le 1er janvier 2012, la Deutsche Bahn a décidé d’écouter les doléances de ses 3000 cadres : ils peuvent prendre un congé sabbatique de 6 mois maximum par le biais de leur compte-épargne temps. Une mesure qui était déjà effective pour les salariés de la compagnie ferroviaire, mais qui devaient jusqu’alors se négocier au cas par cas pour les managers.
Désormais inscrite dans le règlement, la mesure permet aux cadres de prendre un congé « pour eux-mêmes, leur famille ou pour tout autre motif », à la condition de trouver leur remplaçant en accord avec leur supérieur hiérarchique. Les coûts sont pris en charge par l’entreprise mais doivent être « remboursés » par le salarié en l’espace de 3 ans. Pour le « payer », celui-ci peut utiliser son bonus annuel.

Une gestion par objectifs
Autre entreprise, autre méthode : celle de WeddingWire, une entreprise américaine spécialisée dans les logiciels d’organisation d’événements. Au 1er janvier, elle a carrément mis en place un système de congés illimités. Trop beau pour être vrai ? Pas forcément, puisque la firme part du principe que si ses employés atteignent leurs objectifs en milieu de mois, il vaut mieux qu’ils partent en congés pour le reste de ce mois en lieu de se tourner les pouces, en accord avec leur supérieur bien évidemment. Au final, ce système permet aux nouveaux arrivants d’avoir 16 jours de congés. Intéressant quand on sait qu’aux Etats-Unis, la législation ne garantit en effet aucun CP et ils sont accordés en fonction de l’ancienneté. Aussi, la plupart ont 14 jours de repos, contre 34 en France (CP + RTT) et environ un quart des américains n’ont pas de congé…

Derrière l’aménagement du temps…
Les raisons de ces aménagements sont multiples, il ne s’agit pas seulement de bien-être au travail. Deutsche Bahn souhaite être plus attractive et attirer de nouveaux talents face à la pénurie de main d’oeuvre qualifiée qui sévit outre-Rhin. AgendajauniChez l’américain WeddingWire, la mesure vise, selon la direction, à booster les équipes afin qu’elles remplissent leurs objectifs dans les délais et améliorer leur bien-être dans l’entreprise… D’autres, comme Deutsche Telekom, sont passés à la semaine de 4 jours de travail. Un système revendiqué par certains politiques français comme Cécile Duflot, la secrétaire nationale d’Europe Ecologie-Les Verts, qui avançait cette solution comme génératrice d’emplois au micro d’RMC au septembre dernier.
Si les bénéfices sont multiples eux-aussi, les entreprises françaises ne semblent pas encore prêtes à ce genre d’aménagements, basés sur une certaine confiance entre le salarié et l’employeur. En témoigne leur réticence à mettre en place le télétravail par exemple. En France, la productivité se mesure encore au temps passé au travail et non aux objectifs atteints…

A lire l’article « Plus de vacances : pour quoi faire ? » (interview de Bertrand Réau, sociologue spécialisé en tourisme et auteur des Français et les vacances).

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Bien s’équiper pour bien recruter