Les travailleurs handicapés deux fois plus touchés par le chômage

La dernière étude publiée par la Dares sur l’accès à l’emploi des personnes handicapées en 2011 dévoile que 21% d’entre eux étaient au chômage soit plus du double par rapport à la moyenne nationale qui était de 9% la même année. Plus âgés, peu diplômés et moins qualifiés, les travailleurs handicapés sont souvent confrontés à des difficultés d’insertion professionnelle. Même si de nombreuses entreprises sont aujourd’hui engagées en faveur de l’emploi des personnes en situation de handicap, des efforts restent encore à fournir.

GD-Handicap

En 2011, seuls 44% des personnes dont le handicap est reconnu, exercent une activité professionnelle contre 71% de l’ensemble de la population. Ecart encore plus marqué chez les personnes âgées de 40 à 49 ans parmi lesquelles 57% sont en activité contre 90% de la population totale du même âge. Ce qui signifie qu’avec l’âge, les personnes handicapées sont de plus en plus confrontées aux difficultés de trouver un emploi. Même chose pour les personnes dont le handicap s’avère important : le taux de chômage est généralement plus élevé et très souvent de longue durée. En effet, 65% d’entre-elles déclarent être sans emploi depuis au moins un an contre 40% pour l’ensemble de la population au chômage. L’accès à l’emploi leur semble donc plutôt difficile alors que la reconnaissance du handicap est censée leur ouvrir le droit à l’obligation d’emploi de travailleurs handicapés (OETH).

Une population souvent moins diplômée

Parmi les personnes handicapées reconnues par la CDAPH (Commissions des droits et de l’autonomie des personnes handicapées), nombreuses sont celles qui rencontrent des difficultés à s’intégrer dans le monde du travail. Avec un parcours scolaire parfois chaotique, souvent lié à des problèmes de santé pendant l’enfance, ils ont finalement un niveau inférieur à la moyenne. Un peu plus de la moitié d’entre eux n’ont en effet aucun diplôme ou juste le BEPC et seulement 7% sont diplômés de l’enseignement supérieur. Pour un tiers, les difficultés rencontrées ont même entraîné une interruption définitive de leur scolarité.
Le manque de diplôme s’explique aussi par les postes à risques souvent occupés par des personnes peu ou pas diplômés. Confrontées aux accidents de travail ou aux interruptions d’activité, beaucoup se retrouvent au final en situation de handicap.

Seulement 3% au poste de cadres

Le manque de scolarité a évidemment un impact sur l’évolution professionnelle et sur l’employabilité des personnes handicapées. L’étude de la Dares révèle en effet qu’en 2011, l’accès aux postes qualifiés était plus difficile pour ces personnes que pour le reste de la population. Huit travailleurs sur dix n’étaient qu’ouvriers ou employés et seulement 3% occupaient un poste de cadres en 2011. Cette situation s’explique par un niveau de qualification souvent trop faible mais aussi par un manque d’engagement de la part des entreprises. Pourtant, le dernier rapport publié par l’Agefiph semblait souligner une prise de conscience des employeurs en faveur de l’emploi des personnes en situation de handicap.

Bien s’équiper pour bien recruter