Les cadres moins enclins à changer d’emploi en 2025
Le turnover des cadres devrait se réduire l’an prochain, ce qui pourrait impacter les volumes de recrutement pour les services RH, selon Robert Walters.
L’heure n’est pas au grand chamboulement. Un cadre sur deux souhaite changer d’emploi dans les 12 prochains mois, selon une étude du cabinet Robert Walters publiée mi-décembre. Un chiffre en légère baisse par rapport à l’an dernier. « Les raisons incitant les professionnels à envisager un changement de poste ont évolué en cette fin d’année, et si la rémunération était moteur n’°1 l’an dernier, les cadres ont commencé à prendre conscience des limites budgétaires des entreprises et sont désormais poussés par l’envie d’évoluer dans leur carrière, de changer de management, puis enfin par celle d’une meilleure rémunération », note le cabinet.
La pénurie des talents inquiète davantage
Moins de turnover pour les cadres, donc moins de volumes de recrutement pour les services RH. Plus largement, Robert Walters attend pour 2025 des offres d’emploi en baisse mais toujours des difficultés de recrutement pour les entreprises. 84% d’entre elles se disent préoccupées par la pénurie des talents, un chiffre en hausse de 6 points sur un an.
« Après une croissance artificielle du marché générée par l’effet post-covid, nous observons un retour à la normale, avec moins d’offres (-9%), mais toujours des recrutements, notamment pour les postes en middle et top management », anticipe le cabinet.
Les postes RH les plus porteurs en 2025
Dans le secteur des ressources humaines, les postes les plus porteurs en 2025, selon Robert Walters, seront :
- responsable des ressources humaines
- responsable paie
- directeur des ressources humaines
En termes de salaires, le cabinet table sur des augmentations de 4%, en moyenne, pour les RH. Un chiffre dans la moyenne des secteurs étudiés et qui confirme ceux des autres études publiées ces dernières semaines.
Rééquilibrage des attentes
Pour 2025, Robert Walters anticipe un certain rééquilibrage entre les attentes des candidats et la réalité économique des entreprises : « L’année 2024 a été marquée par une certaine incompréhension entre des entreprises ne s’alignant pas sur les attentes des candidats, et des professionnels figés sur leurs exigences, aussi bien en termes de rémunération que d’avantages. Une situation qui semble cependant évoluer pour 2025 : les cadres prennent conscience de la situation financière des entreprises et se montrent plus prudents quant aux perspectives d’évolution. »
45% des cadres interrogés pensent obtenir une augmentation en 2025, une proportion en recul de 3 points sur un an. 68% pensent obtenir une augmentation salariale limitée, de 1% à 3%, contre 61% l’an dernier. De leur côté, moins de la moitié des entreprises (49%) pensent accorder une augmentation à leurs collaborateurs l’an prochain (vs 53% l’an dernier).
Exigences revues à la baisse
« Dans ce contexte tendu, entreprises et professionnels devront veiller à réaligner leurs attentes pour faciliter la fluidité du marché et se responsabiliser. Aux candidats de tenir compte des enjeux des entreprises, quitte parfois à revoir leurs exigences à la baisse. Aux entreprises de ne pas chercher le mouton à cinq pattes, de raccourcir leurs processus de recrutement et de se montrer plus transparentes », conclut l’étude de Robert Walters.