Avez-vous votre mot à dire dans l’entreprise où vous travaillez ?
Quatre travailleurs sur dix (42 %) estiment qu’il n’ont pas suffisamment leur mot à dire dans l’entreprise où ils travaillent selon une étude menée au niveau européen, en particulier dans les grandes entreprises. Mais tout n’est pas une question de taille : la confiance dans le management et la qualité de la communication interne aurait également un impact sur le ressenti des uns et des autres. Ainsi, les individus ont beau être de plus en plus autonomes dans leur carrière, leur participation dans l’entreprise reste limitée…
Si un peu plus de 60 %, des travailleurs français se disent impliqués dans leur entreprise, moins de la moitié (42 %) déclarent n’avoir pas assez leur mot à dire dans l’organisation où ils travaillent.
La satisfaction des travailleurs dépend de leur degré de participation
La France se situe donc dans la moyenne européenne. Bons élèves, les Pays-Bas affichent les meilleurs résultats : seuls 31 % des travailleurs y sont insatisfaits de leurs possibilités de participation. Plus mauvais élève, la Belgique arrive en dernière position, avec 56 % d’insatisfaction quant au degré de participation à la politique de l’organisation .
La taille de l’organisation semble déterminante et a une influence majeure sur la satisfaction des travailleurs français quant au degré de participation dans leur entreprise. Ainsi, plus l’organisation est grande, moins les collaborateurs sont satisfaits de leurs possibilités de participer à son « orientation ». Dans les entreprises comptant jusqu’à une centaine de travailleurs, seuls 3 sur 10 (31 %) se disent insatisfaits, mais dans les organisations avec plus de 500 salariés (les ETI), cela s’élève à près de la moitié d’entre eux (48 %).
Plus la communication est ouverte, plus les collaborateurs soutiennent la stratégie
La taille de l’entreprise détermine également la qualité du lien entre l’employeur et le travailleur. Plus elle est grande, plus une distance qui se creuse entre les deux parties est importante. Alors que près de 7 collaborateurs sur 10 (68 %) dans les entreprises avec moins d’une centaine de travailleurs se sentent encore impliqués, ce pourcentage tombe à 54 % dans les organisations avec plus de 500 collaborateurs.
La satisfaction ou l’insatisfaction des travailleurs par rapport à leur participation est étroitement liée à la confiance qu’ils accordent au management de l’entreprise. Dans ce contexte, plus la communication est ouverte et plus les collaborateurs soutiennent la stratégie de l’organisation (et moins ils se déclarent insatisfaits de leur participation).
« Les travailleurs qui ont davantage leur mot à dire sont plus impliqués et plus engagés »
Pour Jean-Marie Mozziconacci, Managing Director SD Worx France, la situation relevée dans l’étude montre toute l’ambivalence. Alors que la personnalisation de la relation employeur-travailleur est à la hausse, que les collaborateurs sont de plus en plus « aux commandes de leur propre carrière », il semble pourtant que leur participation dans les entreprises reste très limitée. « C’est dommage » explique-t-il, « car des études internationales montrent que les travailleurs qui ont davantage leur mot à dire sont plus impliqués et plus engagés. Ils peuvent ainsi représenter une plus-value économique accrue pour l’entreprise ».
Les dirigeants et RH ont tout intérêt à donner suffisamment de « voix » aux travailleurs, et à les impliquer dans les processus de décision, pour un passage plus rapide des résultats à aux actions et une meilleure compréhension de la stratégie globale de l’entreprise.
- Etude de SD Worx « Quatre travailleurs français sur dix estiment qu’ils n’ont pas assez de voix au travail » menée auprès de 500 travailleurs dans chaque pays interrogés (10 en tout : la Belgique, l’Allemagne, l’Autriche, la France, l’Irlande, le Luxembourg, l’île Maurice, les Pays-Bas, le Royaume-Uni et la Suisse..)
(Photo : istockphoto/piranka)