Aurélia, professeur de FLE en Chine
Aurélia, amoureuse des voyages et des rencontres, s’est installée en Chine en 2010 comme professeur de FLE (Français Langues Etrangères) au sein de l’Alliance Française de Nanjing, ville de 8 millions d’habitants à 1000 km au sud de Pékin. Si elle apprécie beaucoup sa nouvelle vie, Aurélia insiste sur l’importance de prendre en compte les différences culturelles pour bien s’adapter.
Est-il facile de s’adapter à la vie d’ici ?
Oui et non. En surface, je dirais oui. Tout est tellement simple que la maîtrise de la langue n’est absolument pas nécessaire. Mais comme partout, rester demande un autre type d’effort : comprendre la culture, vivre et travailler n’est pas une mince affaire face à une culture chinoise complexe, ancienne et en plein changement. Il y a souvent de quoi être perdu. Pour moi, en tant que professeur et que femme et en comparaison avec d’autres pays, c’est très simple.
Vaste question ! Les esprits sont libres et critiques dans la rue et en même temps très ancrés dans des cercles sociaux traditionnels. Et si la différence n’est pas claire pour beaucoup, elle peut amener à des petites difficultés. Je dirais que pour nous, Français, les relations sociales sont déroutantes. C’est pour une grande partie à cause d’un manque de connaissances de la culture chinoise et des règles de vie. Mais malgré tout, il reste très difficile de s’y conformer.
Je suis professeur de FLE, c’est à dire que j’enseigne le français à un public étranger intéressé par la langue pour diverses raisons : étudier en France, immigrer pour le Québec, mais aussi découvrir, ou avoir pour un » plus » professionnel etc. L’approche culturelle est très importante et nous accompagnons les élèves dans leurs projets d’avenir pour leur donner un maximum de chances d’obtenir un visa.Sinon, comment se passe ton quotidien ici ?
Beaucoup vivent ici juste dans un espace aménagé dans quelques mètres carrés. On prend rapidement un bol de riz ou des petits pains vapeurs avant d’accompagner les enfants à l’école. A partir de 9h, c’est le coup d’envoi, tout le monde se met au travail et cela jusqu’à tard dans la nuit. La journée est interrompue par une petite sieste de midi sur les tables et chaises longues. Tout est bon pour un petit roupillon !
Donc le travail ! Ce que j’apprécie le plus en Chine, c’est la possibilité de vivre la nuit. Je travaille souvent très tard et bien que plus calme, la ville offre encore une vie de quartier, des centres de sports ouverts et des bars sympas.
Le deuxième point très important c’est justement ce respect. La perte de « face », c’est-à-dire préserver son honneur et celui de son interlocuteur, c’est la règle du savoir vivre ensemble partout en Chine.
Ne pas oublier non plus une question pratique : difficile de vivre en Chine sans parler chinois. On a alors besoin d’un traducteur pour tout. Beijing et Shanghai sont bien plus internationales mais cela reste tout de même un peu difficile d’être autonome lorsque l’on s’installe.