Augmentation salariale: les RH seront les grands gagnants en 2026

Les dernières études de rémunération annonçaient déjà la couleur : les hausses de salaire devraient être assez limitées en 2026. Dans son dernier Guide des salaires, sorti le 8 octobre, le cabinet Robert Half table sur une augmentation moyenne de 2,16% toutes professions confondues. Un chiffre légèrement en deçà de celui de l’édition 2025, qui se situait à 2,7%, et qui était déjà en recul par rapport aux années précédentes.

« On sent les employeurs plus frileux et plus réticents à augmenter leurs salariés dans un contexte avec beaucoup d’inconnues. Ils ressentent également moins le besoin de retenir leurs salariés qui reportent à plus tard leurs projets de quitter l’entreprise en attendant des jours meilleurs. Ils réfléchissent à deux fois avant de partir, pèsent le pour et le contre à la fois en termes de package salarial, d’avantages, de flexibilité, d’ambiance de travail… », commente Mathilde Luc, Practice Group Directeur de la division juridique, RH et fiscale au sein du cabinet Robert Half.

Cette tendance affecte également des secteurs en hausse constante ces dernières années, comme la finance (+0,77% annoncé pour 2026) et l’IT (+0,89%).

5,87% d’augmentation en moyenne pour la fonction RH

Anomalie notable dans ce paysage : la fonction RH, où les salaires devraient progresser de 5,87% en moyenne en 2026 (après 6% en 2025). « Ces métiers restent stratégiques dans les entreprises qui recherchent à la fois des fonctions support très efficaces sur le plan opérationnel, mais aussi des profils qui vont savoir accompagner la direction pour prendre des décisions sur des sujets clés de transformation, comme l’impact de l’IA sur les métiers ou encore la mise en œuvre de la transparence des salaires. »

2026 sera, en effet, une année décisive, avec la transposition en droit français de la directive européenne sur la transparence des rémunérations d’ici juin, et l’entrée en vigueur de nouvelles règles contraignantes de l’IA Act, en août. « La fonction RH incarne l’ordre, la mise en conformité, la clarification dans un environnement qui change en permanence », souligne Mathilde Luc.

Le Guide des salaires révèle que 72% des responsables du recrutement pour les fonctions support spécialisées se déclarent prêts à verser un salaire plus élevé lorsqu’un candidat possède des compétences hautement spécialisées. Les RH font partie des profils que les employeurs cherchent à recruter en priorité, aux côtés des métiers du service client, des personnels administratifs et des professionnels du marketing.

Des responsables rémunération et avantages sociaux très convoités

Si on zoome au sein de la fonction RH, on note même des progressions de salaire à deux chiffres sur certains postes clés :

• Les responsables rémunération et avantages sociaux vont voir leur rémunération augmenter de 17% en moyenne ;
• Les chargés de formation de 13% ;
• Les chargés de recrutement de 12%.

« Ces augmentations seront modulées en fonction du secteur d’activité, de la taille de l’entreprise et des profils », nuance Mathilde Luc. Selon elle, les profils les plus convoités sont ceux qui allient compétences généralistes et expertise de pointe sur des thèmes clés : « Sur les métiers Compensation & Benefits, la prime ira aux experts en conformité réglementaire, RGPD, casquette internationale. Côté recrutement, les entreprises valoriseront les profils passés à la fois en cabinet et en entreprise. Enfin, pour mettre en place des plans de formation dans l’optique de développer l’employabilité de leurs talents pour les retenir, les entreprises font de plus en plus appel à des Learning Development Managers. »

Les salaires médians les plus élevés sont ceux des :

• DRH, avec 110 000€ annuels ;
• responsable rémunérations et avantages sociaux, avec 70 000€ annuels ;
• responsable RH, avec 65 000€ annuels ;
• responsable de la formation, avec 60 000€ annuels ;
• responsable SIRH, avec 60 000€ annuels.

Découvrez, par métier, la ventilation des salaires brut annuels en euros :