Ce que les candidats attendent d’un emploi dans le public
Les actifs ne choisissent pas un emploi dans le secteur public pour les mêmes raisons que dans le privé.

Comme de nombreuses entreprises, le secteur public a souvent du mal à recruter. Selon le Rapport annuel sur l’état de la fonction publique de 2023, le nombre moyen de postulants par emploi ouvert est passé de 16, en 1997, à 6, en 2022, toutes fonctions publiques confondues. La question de l’attractivité devient donc un enjeu crucial pour le secteur public aussi. Pourtant, seules 15,3 % des collectivités locales ont mis en œuvre une démarche de marque employeur, d’après le dernier Baromètre Horizons.
L’équilibre travail-vie privée en tête
Pour aider les administrations et les entreprises publiques à activer les bons leviers pour attirer les talents, l’EM Normandie et Actual group, en partenariat avec la Gazette des Communes et Emploipublic.fr, ont réalisé une étude sur les attentes des candidats intéressés par le secteur public. Premier levier d’attractivité, l’équilibre travail-vie privée, mis en avant par près de 42% des répondants. Viennent ensuite le contenu du travail et des missions (22%), puis l’ambiance de travail (18%).
La question de la stabilité de l’emploi n’est mise en avant que par près de 5% des candidats à un emploi public, un chiffre qui va à l’encontre de l’image traditionnelle du secteur public. Même tendance pour la culture et les valeurs du service public, considérés comme leviers d’attractivité prioritaires par moins de 4% des répondants. « Enfin, les rémunérations et les opportunités de carrière sont les leviers les moins prioritaires », indique l’étude, avec moins de 3% des répondants sur chaque critère.
Trois profils bien différents
Pour autant, les candidats intéressés par le secteur public ne sont pas une population homogène, loin de là. Trois profils bien différents se dégagent, d’après la même étude :
- Les stables optimistes. Cette catégorie, qui représente 23% des répondants, privilégie l’équilibre travail-vie privée et le contenu des missions, et beaucoup moins la recherche de stabilité. Ils se disent d’ailleurs attentifs à des offres d’emploi variées et sont actifs sur les sites d’emploi.
- Les stables pessimistes. Pour ce groupe (22% des répondants), la stabilité et une bonne ambiance de travail sont les deux critères qui les ont fait se tourner vers le secteur public. Ils y voient moins une source d’épanouissement et sont peu actifs dans la recherche de nouvelles opportunités.
- Les talentueux optimistes. Avec 21% des répondants, cette population majoritairement issue du secteur privé est à la recherche de missions stimulantes. Leur optimisme et leur excellente employabilité les incitent à rester ouverts aux nouvelles opportunités professionnelles.
Des efforts de communication à accomplir
Chacun de ces profils ne sera donc pas sensible aux mêmes arguments pour les inciter à rejoindre une administration ou une entreprise publique. « L’idéal du service public ne fait plus sens et, donc, n’est plus une marque ombrelle : reste donc à inventer de nouveaux imaginaires moins généraux et plus proches des réalités. Des efforts de communication restent à accomplir pour faire connaître les salaires et les carrières accessibles », conclut l’étude.
Méthodologie : Enquête par questionnaire en ligne administré du 25 au 30 octobre 2024.
1 802 répondants issus des bases de données d’InfoProDigital.