Assurance-chômage : ce qui a changé au 1er avril 2025
Bon nombre de mesures de la réforme de l’assurance-chômage, actées fin 2024, sont entrées en vigueur le 1er avril 2025.

L’accord sur l’assurance-chômage, conclu par les partenaires sociaux et agréé par le gouvernement fin 2024, est entré en vigueur le 1er janvier 2025. Mais les premières mesures n’ont commencé à s’appliquer qu’au 1er avril. On fait le point sur les changements prévus par le texte et son calendrier de mise en œuvre.
Mensualisation des indemnités
Jusqu’alors, le montant de l’allocation de retour à l’emploi (ARE) variait chaque mois en fonction du nombre de jours calendaires. Dorénavant, celui-ci est mensualisé sur la base de 30 jours calendaires. En conséquence, sur l’ensemble de l’année, les demandeurs d’emploi sont indemnisés cinq jours de moins qu’auparavant (voire six jours en cas d’année bissextile).
Nouveau calcul du salaire journalier de référence
Le salaire journalier de référence est le critère qui détermine le montant de l’allocation chômage versée à un demandeur d’emploi.
Il est calculé de la manière suivante : la totalité des rémunérations perçues durant les deux dernières années (qui correspondent à la période de travail de référence) divisée par le nombre de jours calendaires (travaillés et non travaillés) entre le premier jour du premier contrat de travail et le dernier jour du dernier contrat de travail de ces deux dernières années.
Ce qui change avec la nouvelle convention d’assurance-chômage, c’est le plafond des jours non travaillés pris en compte par France Travail, qui passe de 75% des jours travaillés à 70%. Un mécanisme qui permet d’augmenter le montant de l’ARE pour les personnes qui enchaînent contrats courts et périodes de chômage.
Relèvement des bornes d’âge pour les seniors
La nouvelle convention d’assurance-chômage acte un relèvement de deux ans des bornes d’âge pour être éligible aux dispositifs concernant les demandeurs d’emploi seniors. Ce qui se traduit par plusieurs changements depuis le 1er avril :
- le seuil d’âge permettant de calculer le salaire journalier de référence sur une période de travail de 36 mois au lieu de 24 mois, passe de 53 à 55 ans ;
- le décalage des bornes d’âge pour les seniors affecte aussi les durées d’indemnisation maximales : 18 mois pour les 53-55 ans (contre 22,5 mois auparavant), 22,5 mois pour ceux âgés de 55 et 56 ans (contre 27 mois auparavant), 27 mois pour ceux âgés de 57 ans et plus (pas de changement).
- le recul progressif de l’âge permettant de bénéficier du maintien des allocations chômage jusqu’à la retraite à taux plein, au même rythme que le report de l’âge légal de départ à la retraite prévu par la dernière réforme des retraites (soit de 62 à 64 ans) ;
- la possibilité d’allonger la durée d’indemnisation en cas de suivi d’une formation en cours d’indemnisation ne sera plus ouverte aux demandeurs d’emploi âgés de 53 et 54 ans mais seulement aux allocataires âgés de 55 et 56 ans.
Abaissement du seuil d’âge pour la fin de la dégressivité du montant des allocations chômage
Le mécanisme de dégressivité du montant des allocations chômage concerne les demandeurs d’emploi qui touchaient un revenu supérieur à 4 851,81 € brut mensuels dans leur dernier emploi. Ces bénéficiaires voient leur allocation diminuer de 30% à compter du 7e mois d’indemnisation.
Depuis avril 2025, la dégressivité des allocations chômage ne concerne plus les seniors de plus de 55 ans (contre les plus de 57 ans actuellement).
Accès aux allocations facilité pour les saisonniers
La réforme prévoit également de ramener à 5 mois de travail sur les 24 derniers mois, contre 6 mois aujourd’hui, le critère d’éligibilité pour ouvrir les droits au chômage des travailleurs saisonniers.
Versement automatique de l’allocation de fin de droits
L’allocation de fin de droits, d’un montant de 353,97 €, était versée jusque-là aux demandeurs d’emploi qui en faisaient la demande. Désormais, ils n’ont plus de démarche à faire, ils la touchent automatiquement lorsque leurs droits à l’ARE arrivent à leur terme.
Du changement pour les demandeurs d’emploi qui créent ou reprennent une entreprise
Les demandeurs d’emploi créant ou reprenant une entreprise peuvent choisir entre deux modalités d’indemnisation par France Travail :
- le cumul ARE – revenu de leur activité non salariée ;
- le versement de l’ARCE (aide à la reprise ou à la création d’entreprise).
Pour celles et ceux ayant choisi le cumul, il est nécessaire de déclarer son statut au moment de l’actualisation. Cela permet ensuite de percevoir une avance mensuelle correspondant à 70% de l’ARE, régularisée régulièrement. Arrivé à 60% de ce capital de droit utilisé, l’indemnisation cessera. C’est uniquement sur justificatif et après une décision de recours favorable de l’instance paritaire régionale que les 40% restants sont versés.
Pour celles et ceux ayant choisi l’ARCE (qui prévoit le versement de 60% du capital de droit en deux fois), le 2e versement n’aura pas lieu si la personne n’apporte pas un justificatif qu’elle n’a pas repris un CDI à temps plein.
Démission à la suite d’une reprise d’emploi : de nouveaux délais
Avant le 1er avril 2025, seuls les salariés démissionnant moins de trois mois après avoir retrouvé un emploi pouvaient prétendre à la reprise ou à la poursuite de leur indemnisation via France Travail. Depuis cette date, ils peuvent y prétendre dans le cadre d’une démission jusqu’à quatre mois après leur reprise d’emploi.
Les prochaines échéances
A partir du 1er mai 2025 :
Le taux de la contribution patronale à l’assurance-chômage passera de 4,05% à 4%.
Dans le même temps, le dispositif de bonus-malus sur le taux de contribution des employeurs à l’assurance-chômage, mis en place pour lutter contre le recours massif aux contrats précaires et les inciter à embaucher en CDI, évolue. La minoration ou la majoration du taux de contribution devra se situer entre 2,95 et 5% (contre 3 à 5,05% aujourd’hui).
A partir du 1er septembre 2025
La formule de calcul du taux de contribution modulé en fonction du ratio de contrats précaires dans l’entreprise changera à la rentrée 2025.