Après la Génération Y… la Génération C
La génération Y est un concept qui fait florès… Même si on ne sait pas trop s’il s’agit d’une réalité sociologique ou d’une invention des pros du management, on a tout dit et tout lu sur ces « digital natives ». Ces 22-30 ans qui viennent d’arriver sur le marché du travail et qui n’en finissent pas de bouleverser les codes et habitudes du monde de l’entreprise. Mais ce n’est rien à côté de la génération suivante…
Contre toute logique, après la Génération X, la Génération Y laisse ainsi place à la Génération C… Mais pourquoi C ? On aurait bien vu une génération Z, capable comme les Y, de partir sur un coup de tête (un peu comme Zidane), ou de laisser une marque dans l’histoire comme Zorro. Mais non ce sera la génération C pour « Communiquer, Collaborer et Créer ».
Génération Y version commando terroriste
Cette tranche d’âge des 12-24 ans a déjà pas mal de points communs avec la Génération Y. Ils sont tombés dans la marmite des nouvelles technologies depuis leur plus jeune âge, privilégient l’épanouissement au travail, les rapports hiérarchiques plats et l’équilibre vie pro/vie perso. Comme pour la génération Y, les médias sociaux font partie de leur quotidien au bureau ce qui n’est pas sans remettre en question des frontières historiques. Mais la spécificité de la génération C, c’est surtout qu’elle est connectée en permanence (à la maison, dans les transports, au travail), vise des objectifs à très court terme et est très mobile. Finalement, la Génération C c’est un peu la Génération Y mais en version « commando terroriste ». Les managers risquent donc de se faire pas mal de cheveux blancs avec ces « full-technos » hyper-connectés.
Révolution des organisations
Côté boulot ils recherchent d’abord un emploi stable, bien rémunéré mais avec un emploi du temps flexible et mobile. Et pourquoi pas une voiture de fonction tant qu’à faire… (petite remarque typique de la Génération X 😉 ) Tout cela pourrait paraître complètement absurde si ce n’était pas les conclusions d’un colloque international très sérieux qui s’est tenu au mois d’octobre 2009 à Québec sous l’égide du Cefrio. Car encore plus que la Génération Y, les 12-24 ans de la Génération C qui vont commencer à débarquer sur le marché du travail seront les moteurs d’une profonde « transformation des organisations ». A commencer par les entreprises.
Plus difficiles à fidéliser
Selon Tammy Erickson experte américaine des RH citée dans le compte-rendu de ce colloque, ces futures recrues, « qui seront de plus en plus difficiles à attirer et à fidéliser, trouvent les pratiques de gestion fondées sur le temps particulièrement archaïques et inefficaces. Expliquez à un jeune diplômé très familiarisé avec les outils Web et avec le cellulaire qu’il doit se rendre au bureau à 8h30 du matin pour rencontrer ses collègues, se mettre au courant des activités de chacun, partager des idées et prendre des décisions ! La recrue qui a l’habitude d’utiliser un réseau social comme Facebook sait très bien qu’il est possible de faire tout cela plus efficacement, à distance, et de manière asynchrone ».
Pour un environnement ouvert
La Génération C n’a donc pas envie de passer son temps dans un Open Space, veut d’abord un emploi stable (si possible dans le public ou le para-public) mais sera difficile à fidéliser. Comme le résume Jérôme Thibaudeau du ministère des Finances québécois : « Les jeunes se servent de plus en plus du Web pour communiquer et accéder à leur réseau de contacts. S’ils se rendent compte qu’ils ne peuvent pas utiliser au travail ce qui est souvent pour eux un véritable outil professionnel en plus d’être un outil de socialisation, ils pourraient décider d’aller travailler ailleurs. Ils ont l’impression qu’avec le Web, on se dirige vers un monde de plus en plus ouvert ; alors, ils ne voudront pas faire carrière dans un environnement qu’ils considèrent fermé. » Un environnement ouvert, c’est peut-être çà l’entreprise 2.0 ?