Les DRH demandent la mise en place d’un plan « 1 senior 1 solution »
Alors que la réforme des retraites fait les gros titres, les DRH s’interrogent sur la meilleure manière d’augmenter le taux d’emploi des seniors.

35,5% : c’est actuellement le taux d’emploi des 60-64 ans, en France, selon la Dares. Si on le compare à celui des 55-59 ans (75,1%), on constate que 60 ans représente un seuil de retrait massif de la vie active. Des données corroborées par l’étude de l’Unédic, en date du 1er mars, qui souligne un pic de ruptures conventionnelles et de licenciements, en particulier pour inaptitude, quand les collaborateurs atteignent l’âge de 59 ans.
Incitations financières et allégement de charges
Un état des lieux qui pose une question cruciale, alors que le Sénat vient d’adopter le projet de loi visant à reporter l’âge légal de départ à la retraite : comment maintenir les seniors dans l’emploi jusqu’à la fin de leur carrière ? C’est ce à quoi réfléchit l’Association nationale des DRH (ANDRH), à l’origine d’une enquête qui révèle que 63% des DRH souhaitent la mise en place d’un plan « 1 senior 1 solution » sur le modèle de celui mis en place pour les jeunes.
Pour rappel, cette mesure gouvernementale, lancée à l’été 2020, a permis de booster les embauches des 16-25 ans, en panachant divers leviers, dont des incitations financières à destination des employeurs (aides à l’embauche des moins de 26 ans, aides à l’embauche des alternants, contrat d’engagement jeune…).
Les DRH réclament donc la déclinaison de ce dispositif pour les personnes en fin de carrière, avec des incitations financières, des allègements de charges, une sensibilisation aux biais discriminatoires et des actions de communication à la clef. A titre d’exemple, la CPME souhaiterait une exonération de cotisations chômage pour les salariés de plus de 56 ans.
Quel avenir pour l’index senior et le CDI senior ?
A noter que le texte débattu au Parlement comprend plusieurs pistes pour améliorer l’accès et le maintien dans l’emploi des seniors mais que certaines ne font pas consensus. A l’image de l’index senior : intégré à la première mouture du projet de loi, cet outil s’inspirant de l’index égalité hommes-femmes a été écarté par l’Assemblée nationale avant d’être réintégré au texte voté par les sénateurs. L’index senior est une mesure portée par l’ANDRH depuis 2019, même si le vice-président de l’association, Benoît Serre, estime que pour qu’il soit efficace, il faut laisser la définition des critères à l’appréciation des branches : « Il y a des types d’activités qui ne peuvent pas avoir la même capacité à employer des seniors que d’autres. Certains entreprises ont des activités avec une pénibilité ou des difficultés physiques qui rendent tout à fait aléatoire le fait d’augmenter le nombre de seniors », confiait-il fin janvier à franceinfo.
Le Sénat a également adopté la création d’un CDI senior, réservé aux salariés de plus de 60 ans. Ce contrat permettrait de remplir une mission de fin de carrière dans une entreprise et prendrait fin dès que le collaborateur remplit les conditions pour prendre sa retraite à taux plein. En contrepartie, l’employeur bénéficierait d’une exonération de cotisations familiales.