Ces aides méconnues pour booster le pouvoir d’achat de vos salariés
Vos collaborateurs n’ont pas toujours conscience des aides sociales auxquelles ils ont droit. Comment les en informer ?
Aides au logement, à la garde d’enfants, prime d’activité… se retrouver dans la jungle française d’aides sociales, nationales et locales, est loin d’être facile. En tant qu’employeur, vous pouvez informer vos collaborateurs sur leurs droits et les aider ainsi à maximiser leur pouvoir d’achat.
« Pour l’immense majorité des actifs, le salaire est la seule source de revenus. L’employeur est donc attendu par ses collaborateurs sur ces sujets de pouvoir d’achat, qui constituent un argument important d’attractivité et de fidélisation. En allégeant leur quotidien, vous réduisez leur charge mentale, vous accroissez leur bien-être et améliorez leur productivité et leur engagement au travail », avance Cyprien Boutard Geze, co-fondateur et CEO de Klaro, une plateforme d’accès aux aides sociales.
Or, le salaire est loin d’être le seul levier pour soutenir le pouvoir d’achat des salariés. Il existe une myriade d’aides, souvent méconnues et non demandées, auxquelles vos collaborateurs peuvent prétendre.
« Le non-recours aux aides sociales prive les ménages français de 1 300€, en moyenne, par an, si l’on se base sur les estimations du Conseil d’Etat qui chiffre le coût agrégé des prestations sociales versées chaque année à environ 120 milliards d’euros », précise Cyprien Boutard Geze. « Les RH peuvent jouer un double rôle d’information et d’incitation à demander ces aides. »
Les aides nationales
Les aides au logement
En plus des APL, plusieurs aides sont proposées via Action Logement, telle que l’avance LocaPass, qui prend la forme d’un prêt à taux zéro pour financer un dépôt de garantie pour la location d’un logement, ou encore la garantie Visale qui permet à Action Logement d’avancer les impayés de loyer des jeunes locataires.
RSA et prime d’activité
Si ces aides sont sans doute mieux identifiées par vos salariés, leurs conditions d’accès ne sont pas forcément bien connues. Mise en place début 2016, la prime d’activité est une aide forfaitaire de 622,63€ pour une personne seule, percevant des revenus tirés d’une activité professionnelle, sous condition de ressources.
En 2024, le plafond de revenus ou salaire maximum pour percevoir la prime d’activité atteignait, pour des personnes sans autres ressources que leurs revenus d’activité, sans forfait logement, ni aide au logement, les montants suivants, selon la Drees :
- 2 022€ mensuels pour une personne salariée célibataire sans enfant
- 3 299 € mensuels pour un couple avec un enfant à charge dont un seul parent travaille.
Quant au RSA, pour le toucher, il faut réunir les conditions suivantes :
- avoir au moins 25 ans
- résider en France de façon stable,
- disposer de faibles revenus
- consacrer 15 heures hebdomadaires à des activités d’insertion (depuis le 1er janvier 2025).
Le chèque énergie
Le chèque énergie est une aide financière pour aider les ménages modestes à s’acquitter de leurs factures énergétiques. Elle s’adresse aux foyers dont le revenu fiscal de référence est inférieur à 11 000€ par unité de consommation (1 unité pour la première personne du foyer, 0,5 pour le deuxième, puis 0,3 pour chaque personne supplémentaire).
Les aides pour les familles
Outre les allocations familiales, il existe d’autres aides pour soutenir financièrement les parents :
- La prestation d’accueil du jeune enfant (Paje) qui recouvre plusieurs aides (dont certaines sont octroyées sous conditions de ressources et d’autres modulées en fonction du bénéficiaire) : la prime de naissance, la prime d’adoption, l’allocation de base, le complément de libre choix du mode de garde et la prestation partagée d’éducation de l’enfant.
- L’allocation de rentrée scolaire, dont le versement est conditionné aux revenus et à l’âge de l’enfant.
Les complémentaires santé
Depuis le 1er novembre 2019, la CMU-C et l’ACS ont été remplacées par la Complémentaire santé solidaire. En fonction de la composition de leur foyer et de leurs ressources, certains de vos salariés peuvent y prétendre sans participation financière et bénéficier d’une dispense d’adhésion au contrat collectif obligatoire.
L’allocation adultes handicapés
Elle est versée aux personnes porteuses d’un handicap, sous condition d’âge, de ressources et de résidence.
L’allocation proche aidant
Distribuée par la Caf, l’AJPA (allocation journalière proche aidant) représente un montant de 64,54€ par jour dans la limite de 66 jours versées aux personnes s’occupant d’un proche en perte d’autonomie.
Les aides pour les apprentis
L’aide Mobili-jeune est adressée aux alternants de moins de 30 ans en contrat d’apprentissage (ou de professionnalisation) qui travaillent dans une entreprise du secteur privé. Elle est octroyée par Action Logement et a pour but de prendre en charge une partie du loyer acquitté par le jeune.
Les salariés en contrat d’apprentissage peuvent aussi se voir financer une partie de leur permis de conduire par l’Etat, à hauteur de 500 €.
Les aides locales
Cyprien Boutard Geze conseille aussi de renseigner sur les aides propres à chaque département ou chaque région : « Il existe notamment une large offre d’aides aux transports proposées par les collectivités locales, par exemple une participation pour l’achat d’un vélo électrique, mais aussi des aides pour des travaux de rénovation énergétique. »
Les avantages propres à votre branche ou à votre structure
Commencez par vous renseigner sur les aides financières relevant de votre branche professionnelle, conseille Cyprien : « La plupart des employés ne sont pas au fait de tous les avantages prévus par leur convention collective auxquels ils peuvent prétendre. »
« De nombreux avantages internes existent, mais ils sont souvent peu connus des collaborateurs. C’est notamment le cas de certaines dispositions de votre contrat de mutuelle. Certains prévoient le financement d’heures de garde d’enfant ou la prise en charge des frais d’obsèques pour le décès d’un parent. » Veillez à communiquer ces informations auprès des populations de salariés concernés qui vous en seront reconnaissants !
Comment communiquer sur ces aides auprès de ses collaborateurs ?
« Il faut d’abord comprendre quelle est votre typologie de salariés, pour savoir à quelles aides ils sont éligibles en fonction de leurs revenus, de leur situation familiale, de leur type de contrat de travail… Si une grande partie de vos collaborateurs gagnent moins de 2 000€ brut par mois, ils peuvent prétendre à la prime d’activité, par exemple. S’ils gagnent moins de 3 000€ brut par mois, ils peuvent bénéficier d’aides pour acheter un vélo électrique ou faire des travaux de rénovation énergétique. »
Ensuite, l’idéal est de cibler vos actions de communication en personnalisant le contenu : par exemple, en envoyant aux apprentis un mail d’onboarding listant les aides qui leur sont réservées (logement, permis de conduire…).