Semaine de 4 jours : quoi de neuf ces dernières semaines ?
La semaine de 4 jours est de plus en plus plébiscitée par les actifs, même si les entreprises se montrent encore frileuses à adopter ce modèle.
La semaine de 4 jours continue de convaincre les salariés français soucieux de tendre vers un meilleur équilibre entre leur vie personnelle et professionnelle. Si ce dispositif est également profitable aux entreprises souhaitant renforcer leur attractivité auprès des candidats et fidéliser leurs talents, il reste à ce jour peu déployé en France. Malgré tout, certaines entreprises du secteur public et privé tentent progressivement l’expérience.
La semaine de 4 jours suscite toujours plus d’intérêt des salariés
Selon l’enquête menée par l’ADP® Research Institute auprès de 32 000 actifs de 17 pays dont plus de 2 000 en France, 37 % des salariés préféreraient travailler 4 jours par semaine avec des journées plus longues tout en conservant le même salaire. D’ailleurs, plus d’un actif français sur 5 est convaincu que la semaine de 4 jours va devenir la normalité d’ici les 5 prochaines années. Progressivement, ce mode d’organisation gagne les entreprises, surtout dans les secteurs de l’industrie, de l’informatique et de l’immobilier. Un sondage réalisé par GetApp pointe que même si les interrogés sont majoritairement satisfaits de leurs conditions de travail actuelles, 85 % d’entre eux estiment qu’une plus grande flexibilité (télétravail à 58 % et horaires plus flexibles à 78 %) serait bénéfique à leur bien-être. Pourtant d’après le même sondage, 19 % seulement déclarent qu’une expérimentation de la semaine de 4 jours est envisagée dans leurs entreprises et plus de 62 % estiment qu’elles excluent tout simplement cette idée.
Les arguments des salariés pour l’adoption de la semaine de 4 jours
Pour les actifs, la semaine de 4 jours représente l’opportunité de gagner en flexibilité dans leur emploi du temps. La moitié d’entre eux avouent qu’il s’agit d’un argument susceptible de leur faire quitter leur entreprise à condition et salaire équivalent. C’est encore plus vrai dans les secteurs connus pour leur rythme peu flexible qui ne permettent pas le télétravail. Ainsi, presque la moitié des salariés de l’hôtellerie-restauration et du commerce interrogés souhaiteraient l’adoption de ce mode de travail. Mais c’est aussi une préoccupation majeure des plus jeunes, qui souhaitent accroître leur temps libre. Pour en profiter, 37 % des interrogés déclarent être prêts à accepter de travailler plus longtemps durant les 4 jours de la semaine, à la condition de conserver leur salaire. En effet, à peine 9 % d’entre eux indiquent envisager une baisse de leur salaire en faveur de l’adoption de ce mode de travail.
Les entreprises face au modèle de la semaine de 4 jours
Sur le papier, la semaine de 4 jours est pleine de promesses : réduction du taux d’absentéisme, attractivité de la marque employeur, augmentation du bien-être et de la productivité des salariés, impact sur la planète… Mais dans les faits, elle reste un véritable challenge opérationnel pour les entreprises. Toutes les structures ne sont pas en mesure de l’adopter et devront effectuer un virage à 360° le cas échéant. Les salariés doivent effectivement impérativement être accompagnés afin d’éviter tout risque de burn-out dû à des délais tendus et raccourcis et des journées de travail plus longues et fatigantes. La charge de travail peut effectivement avoir tendance à augmenter, de même que le stress occasionné. D’un point de vue purement administratif et opérationnel, le déploiement de ce mode de travail est également un défi de taille pour assurer la continuité des services.
La semaine de 4 jours, un succès pour le groupe LDLC
Le groupe LDLC spécialisé dans le high-tech et le matériel informatique a adopté la semaine de 4 jours depuis le 25 janvier 2021 pour l’ensemble de ses effectifs. Le contrat de 32 heures n’existant pas, le fondateur du groupe a été contraint de basculer ses salariés à temps partiel tout en augmentant le taux horaire pour atteindre une rémunération égale à 35 heures. Ainsi, il permet de maintenir le montant des retraites de ses employés. Pour y parvenir, l’entreprise a dû revoir son fonctionnement afin d’optimiser son organisation globale. Elle a procédé à une réduction du nombre de réunions et a misé sur l’automatisation des tâches à faible impact. Laurent de la Clergerie, le président fondateur de LDLC, est convaincu par l’adoption de la semaine de 4 jours et constate depuis un gain de motivation de la part de ses employés. Grâce à leur jour supplémentaire, ils gagnent en qualité de vie et arrivent dans de meilleures dispositions au travail. Ce qu’il a résumé récemment dans un livre dédié à sa vision et son retour d’expérience.