Ce qu’il ne fallait pas manquer de l’actu RH en octobre

En octobre, on a beaucoup parlé télétravail. Après Amazon mi-septembre, c’est Ubisoft qui a demandé à ses salariés de revenir davantage au bureau, ce qui a entraîné trois jours de grève. Mais pour Gaël Chatelain-Berry, expert en management, il ne faut pas y voir le signe d’un retour en arrière sur le télétravail à l’échelle de la France. « Ma conviction est qu’on se dirige vers ce que fait Unilever : des accords de présentiel, qui imposent un minimum de cinq jours de présentiel par mois et permettent ensuite aux salariés de s’organiser comme ils le souhaitent pour les jours restants », esquisse-t-il.

Le télétravail encore

Et alors que de nombreuses entreprises sont en réflexion sur la place à accorder au télétravail, nous avons interrogé deux avocates spécialisées en droit du travail sur ce que la loi permet aux employeurs de faire en la matière. Leurs conclusions sont assez tranchées : un employeur peut décider de mettre fin à un accord de télétravail conclu pour une durée indéterminée à condition de respecter un préavis de 3 mois. Il devra aussi engager une négociation pour conclure un accord de substitution.

L’Allemagne fait le bilan sur la semaine de 4 jours

En octobre, le modèle de la semaine de 4 jours a, lui aussi, fait son chemin. L’Allemagne a dressé le bilan de son pilote national, qui a été mené de janvier à juin auprès de 45 entreprises. Que ce soit pour se rendre plus attractives, pour améliorer le bien-être de leurs collaborateurs ou pour accroître leur productivité, elles en font un bilan plutôt concluant. D’ailleurs, 73% d’entre elles ont décidé de pérenniser la semaine de quatre jours à l’issue de cette phase d’expérimentation.

Et bientôt la France

En France, où un test national sera mené à partir du mois de décembre, 89% des entreprises qui ont déjà mis en place ce rythme de travail ont choisi de ne pas réduire le temps de travail hebdomadaire et ont maintenu les niveaux de rémunération de leurs collaborateurs. C’est ce qui ressort d’une étude de Pauline Grimaud, docteure en sociologie au Centre d’étude de l’emploi et du travail (CEET) du Cnam, qui a analysé 150 accords d’entreprise, signés en 2023, qui actent le passage à la semaine de quatre jours.

Des économies à tous les étages

Le mois d’octobre a aussi été marqué par les discussions à l’Assemblée sur le budget 2025, à travers lequel le Premier ministre, Michel Barnier, veut économiser 60 milliards d’euros. Parmi les sources d’économies envisagées, la baisse des aides à l’embauche des apprentis, la baisse des exonérations de charges sur les bas salaires ou encore un alignement sur le privé des jours de carence pour les fonctionnaires en arrêt maladie.

Un deuxième jour férié dans le viseur

Également à l’étude, la suppression d’un deuxième jour férié, après l’instauration d’un jour de solidarité à la place du lundi de Pentecôte en 2004. « Je pense que tout ce qui permet à notre pays de montrer qu’on peut travailler davantage pour participer à l’effort de redressement va dans le bon sens », a déclaré le ministre du Budget, Laurent Saint-Martin, sur le plateau de TF1, mardi 29 octobre. Autant de mesures qui ne seraient pas sans conséquence pour les entreprises.

Les RH augmentées plus que la moyenne

En octobre, on a aussi appris que les RH seront parmi les fonctions les plus augmentées en 2025 : +6% en moyenne, selon le Guide des salaires 2025 publié par le cabinet Robert Half. Une augmentation qui va bien au-delà de la moyenne annoncée de 2,7% pour l’ensemble des professions analysées (IT et digital, finance et comptabilité, juridique et fonctions support spécialisées).

Et dans le dico des tendances RH

Enfin, nous sommes revenus sur des concepts RH qu’on entend de plus en plus : corporate activism, feedforward, compétences cachées et employee journey mapping. Depuis le lancement de notre série Le mot RH en février dernier, nous avons décortiqué une trentaine de concepts, à retrouver sur notre page dédiée.