Le gouvernement réfléchit à baisser le plafond d’indemnisation des arrêts maladie

Avec le durcissement de ces règles d’indemnisation dans les tuyaux du gouvernement, l’effort pourrait reposer sur les employeurs.

La piste d'un allongement du délai de carence pour les salariés du privé est étudiée par le gouvernement.
Abaisser le plafond d'indemnisation pour les travailleurs en arrêt maladie est l'une des pistes du gouvernement pour réduire le déficit de la Sécurité sociale. © OceanProd/stock adobe.com

Il ne reste plus que quelques semaines au gouvernement pour préparer son budget 2025. Et pour pouvoir réaliser l’économie de 60 milliards d’euros qu’il envisage, une mesure semble se dessiner du côté des finances de la Sécurité sociale, d’après les informations des Echos : la baisse de l’enveloppe d’indemnisation des arrêts maladie.

Concrètement, l’une des pistes envisagées serait d’abaisser le plafond d’indemnisation des arrêts de travail par la Sécurité sociale de 1,8 SMIC à 1,4 SMIC. Aujourd’hui, les salariés touchant moins de 1,8 SMIC, soit 3 180€, perçoivent une indemnisation de la sécurité sociale, équivalente à 50 % de leur salaire journalier, à partir de leur quatrième jour d’arrêt.

Les dépenses des arrêts de travail en hausse

Abaisser ce plafond à 1,4 SMIC permettrait à l’exécutif de réaliser une économie de 600 millions d’euros, toujours selon les informations des Echos. Cela ne permettrait pas de pallier le déficit budgétaire de la « Sécu », évalué à plus de 6 milliards d’euros, selon la Cour des comptes, mais limiterait l’accroissement de la dette.

Car si le nombre des arrêts de travail est en léger recul pour la première fois depuis 2016, leur durée est plus longue qu’avant, d’après le dernier baromètre sur l’absentéisme en France, réalisé par le cabinet de conseil WTW. Ce constat, corrélé à l’inflation, a engendré une hausse globale du coût des arrêts maladie, de 8,5 % sur le premier semestre 2024, comme le révèle un autre article signé des Échos.

Un effort porté par les employeurs ?

Si les économies liées à cette mesure seraient donc bien réelles pour le gouvernement, la nouvelle règle pourrait passer complètement inaperçue pour certains travailleurs, même pour ceux gagnant plus de 1,4 SMIC.

En effet, aujourd’hui, les indemnisations versées par la Sécurité sociale sont souvent complétées par l’employeur, même si le montant varie en fonction des conventions collectives, de la durée de l’arrêt et des accords d’entreprise. Pour assurer le maintien de 90 % du salaire d’un collaborateur malade, afin que sa perte de revenus ne soit pas trop importante, un employeur déploie généralement des fonds grâce à un contrat d’assurance prévoyance.

Si cette mesure est mise en place, ce serait donc aux entreprises de mettre la main au portefeuille pour compenser la baisse du montant payé par la Sécurité sociale. Ce qui, en théorie, n’aura pas forcément d’effet dissuasif sur le nombre des arrêts de travail ou leur durée, citée pourtant comme une préoccupation majeure du gouvernement.

Bien s’équiper pour bien recruter