31% des salariés ont déjà eu une relation au travail
Les relations amoureuses ou sexuelles (consenties) au travail sont plus fréquentes qu’on ne le pense. 31% des salariés français interrogés dans le cadre d’une enquête des Editions Tissot, confessent ainsi avoir eu une relation avec un(e) collègue. Selon ce sondage, l’expression « On ne mélange pas vie privée et vie professionnelle » (en clair : « no zob in job ») serait de moins en moins vraie.
Le lieu de travail est aussi un lieu de rencontre
Pour expliquer cette tendance, les Editions Tissot ont fait appel au sociologue Ronan Chastellier, Maître de conférences à l’Institut d’Etudes Politique de Paris, qui décrit l’entreprise comme un lieu « d’agglutination dynamique ». « La durée du temps passé sur le lieu de travail, les aspects festifs du management (séminaires etc..) agissent comme facteur de renforcement pour la possibilité de rencontre directe (dans l’entreprise) ou indirecte (fournisseurs, clients…) » explique en substance Ronan Chastellier.
« L’envers fantasmatique » du monde du travail
Selon ce spécialiste de la sociologie amoureuse, « dans une société où le débat tourne beaucoup autour de l’âge de la retraite, de l’austérité économique, etc. Il y a probablement un envers fantasmatique du monde du travail et un besoin d’ensauvagement et de jeu frivole ».
Certaines professions seraient même plus touchées que d’autres par ce phénomène « d’aimantation active ». Les relations amoureuses au travail seraient fréquentes dans le secteur de la communication, plus que dans la compta ou la gestion. Clichés ?
Il semble tout de même que les relations intimes au travail soient de moins en moins taboues. Avec une barrière à ne pas franchir tout de même : « s’il y a une possibilité de séduction dans l’entreprise, la limite apparaît vite avec la notion de harcèlement sexuel, considéré par une majorité comme un « comportement bestial régressif » rappelle le sociologue dans son analyse.
« Episodes sexuels sporadiques »
Mais ce genre de relations sont encore mal vues par 67% des sondés qui redoutent l’irruption des complications sexuelles ou amoureuses dans leur quotidien professionnel.
D’ailleurs pourquoi se compliquer la vie quand on sait que ces relations au travail sont souvent éphémères ? D’après cette enquête en effet, dans 63% des cas, « la relation aura été un épiphénomène (…) L’entreprise est plutôt le terrain de relations courtes et furtives, voir d’épisodes sexuels sporadiques ».
Détournement de la technologie pour flirter
Autre nouvelle pratique qui peut être considérée comme « illicite » par l’employeur : les salariés utiliseraient les outils à leur disposition dans l’entreprise pour flirter. A commencer par Internet avec les sites de rencontre, mais également en interne avec les messageries instantanées, ou les mails coquins envoyés entre deux réunions… Les outils de communication alimentent alors le sentiment amoureux au travail tout au long de la journée, comme « un fil rouge ». « Tout se passe comme si l’on subvertissait la technologie dans l’entreprise au profit de l’amour » commente le sociologue. Un détournement mineur finalement.
Voir l’enquête sur le site des Editions Tissot.
- Crédit Photos : Editions Tissot.