25.000 emplois menacés dans le photovoltaïque
« La France ne doit pas devenir le pays du soleil couchant », c’est le cri d’alarme lancé par 16 organisations suite au projet du gouvernement d’encadrement du développement de la filière photovoltaïque. « Dans quinze jours au plus tard, si rien ne change, 25 000 emplois, créés dans la foulée d’une rupture écologique et économique majeure – le Grenelle de l’Environnement – seront mis en péril, plusieurs milliers seront supprimés à très court terme » préviennent ces organisations dans un communiqué diffusé sur le site du Syndicat des Energies renouvelables. Une inquiétude qui s’était déjà manifestée lors du 12ème colloque annuel du SER début février.
Le fait que des acteurs aussi différents de cette filière (La Fondation Nicolas Hulot, La fédération française du bâtiment, la fédération des entreprises publiques locales, le WWF, la Capeb, France Nature environnement… entres autres) représentants à la fois les entreprises, les ONG et les groupements professionnels, parlent d’une même voix est assez significatif.
« Manque de vision »
Ils regrettent en choeur la concertation menée depuis fin 2010 qui, si le projet du gouvernement aboutissait, « n’aurait servi à rien ». Selon les professionnels du secteur, la filière serait menacée et « le manque de vision de l’extraordinaire potentiel énergétique et industriel du photovoltaïque pour notre pays risque de conduire à des décisions lourdes de conséquences ».
En cause, le moratoire décidé fin 2010 sur les projets photovoltaïques de plus de 3 kilowatts crête (KWc) qui court jusqu’au 9 mars et la question du coût pour la collectivité du développement du solaire photovoltaïque. Une mise en » coma artificiel » qui aurait déjà causé des pertes importantes pour un secteur pourtant considéré comme porteur. Une question se pose donc : au-delà des effets d’annonce et de com’ autour du Grenelle de l’Environnement, est-ce que la France a une réelle politique environnementale et énergétique pour les années à venir ?
EDIT : La filière semble bel et bien condamnée le gouvernement ayant confirmé jeudi 10 mars son projet de nouveau cadre réglementaire auquel s’opposent tous les acteurs du photovoltaique. Une décision qui, au regard des récents événements liés aux risques nucléaires, apparait encore plus absurde.
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