2012, l’année des coopératives ?

L’adoption de ce modèle peut effectivement parfois sauver des entreprises de la faillite, faute de repreneur. C’est pourquoi la Scop est devenue si populaire pendant la crise. Le fonctionnement des coopératives est en effet basé sur le partage équitable des bénéfices : une part pour les salariés (participation, intéressement), une part pour les salariés actionnaires (dividendes), et une part pour les réserves de l’entreprise. Un modèle qui fait écho à l’heure où l’humain tend à revenir au centre de l’entreprise. Mais comme toute entreprise, la Scop doit faire du profit.
Croissance et pérennité

Chaque année, les Scops progressent : 208 Scop nouvelles sont nées en 2010, contre 166 en 2009, quelle que soit l’origine de création (ex-nihilo, réanimations et reprises d’entreprises en difficulté, transmission d’entreprises saines et transformation).
Une meilleure solidité financière
Côté rentabilité, les entreprises qui ont franchi le pas s’en sortent plutôt bien avec un taux de 66% de survie après trois en Scop selon l’Insee (74% dans le monde). Si comme toutes les entreprises, les Scop ont été affectées par la crise (baisse des bénéfices de 12%), elles continuent leur progression de 3,5% par an.
Et selon la 3ème édition du Panorama sectoriel et Top 100 des entreprises coopératives, celles-ci ont bien résisté à la crise dans la période 2008-2010. Le chiffre d’affaires cumulé des 100 premières entreprises coopératives est de 188 milliards d’euros en 2010 et enregistre une augmentation de 4% depuis 2008. Les entreprises coopératives du Top 100 et leurs filiales emploient 750 000 personnes, soit 3 % de l’emploi salarié privé en France.
A noter que la France est le pays où l’on trouve le plus de « coopérateurs » avec 24 millions de membres pour le mouvement coopératif français, suivi par l’Allemagne (20 509 973) et l’Italie (13 063 419).
Une alternative, mais pas LA solution à tout
Depuis la crise, le modèle des Scops est mis en avant comme une solution au sauvetage d’entreprises défaillantes, encore plus récemment avec l’affaire SeaFrance. Effectivement, le taux de survie des entreprises créées en coopératives est de 57% au-dessus de la moyenne nationale. Dans l’industrie, sur les dix dernières années, les Scops ont mieux résisté que les autres PME. Toutefois, l’exemple de SeaFrance est bien la preuve que ce modèle n’est pas le remède à tout. Sur les quelques 200 Scop créées chaque année, moins de 5% sont issues de redémarrages d’entreprises en difficulté. La plupart se font lorsqu’il n’y a pas de repreneur, et sur de petites entreprises. De plus, l’entreprise doit être en bonne santé financière, c’est pourquoi réinvestir les indemnités de licenciement des salariés dans une Scop pour relancer SeaFrance comportait de très gros risques.

Le Bureau international du Travail (BIT) a lui-même salué la proclamation de 2012 comme « Année internationale des coopératives » par une vidéo :
La page Facebook de l’année internationale des coopératives : www.facebook.com/CoopsYear