Le travail rendrait-il fou ?
Le travail, c’est la santé. Vraiment ? La dernière étude de l’OCDE, « Mal-être au travail, Mythes et réalités sur la santé mentale et l’emploi » laisse plutôt penser le contraire. Anxiété, dépression, troubles psychique… 20% des salariés de l’OCDE ont des problèmes de santé mentale au travail. Un problème en plein essor, selon les auteurs de l’étude. Pire, « le risque est élevé, pour chacun d’entre nous, de connaître des problèmes de santé mentale à un moment ou un autre ».
Employés sous pression
Les dernières études parues montrent en effet que la santé au travail se délabre. Ainsi, en 2011, 30% des salariés interrogés par l’assureur Malakoff Médéric ont vécu une réorganisation ou une restructuration de leur travail. « Un facteur de stress et de fatigue », selon l’assureur. Cette cause ainsi que « la précarisation croissante des emplois et l’augmentation actuelle des pressions au travail pourraient entraîner une aggravation des problèmes de santé mentale dans les années à venir » puisque les « personnes souffrant de troubles mentaux sont plus susceptibles que les autres d’occuper un emploi qui cadre mal avec leurs compétences », prévient l’OCDE. Cette situation générerait une « situation de tension au travail, c’est-à-dire un stress professionnel malsain, facteur reconnu de mauvaise santé mentale ». Le serpent se mord la queue…
Coût pour la collectivité
Ces mauvais résultats ne sont pas neutres pour la collectivité. 75% des travailleurs souffrant de troubles mentaux font en effet état d’une baisse de productivité, contre seulement 25% de ceux en bonne santé mentale. Les premiers sont aussi plus souvent absents au travail : 32% contre 19%. La durée de leur congé maladie est aussi plus longue. En moyenne, ils s’arrêtent 6 jours contre 4 pour les travailleurs ne présentant pas de troubles mentaux. Résultat, selon une estimation prudente de l’Organisation internationale du travail reprise par l’OCDE, cela reviendrait à un coût compris entre 3% et 4% du PIB de l’Union européenne… Pourtant, peu de salariés (50%) bénéficient de traitement. Selon l’OCDE, les pays doivent alors plus axés leur politique de soin sur « les troubles modérés » et non plus seulement sur les « troubles graves qui ne représentent qu’un quart des patients ».
Photo et infographie Humansourcesmba.net
- Infographie via Al