Idée reçue : les vélotaffeurs sont toujours mouillés

Si vous justifiez de vous rendre encore au travail en voiture plutôt qu’en vélo à cause de la météo, vous avez tout faux ! Un chercheur a analysé les bulletins de météo depuis 2005 et comptabilisé le nombre de fois où un cycliste se fait mouiller sur ses trajets du matin et du soir. Conclusion : « ce n’est pas aussi fréquent qu’on pourrait le penser ».

Cylcing in the rain

En ville, le vélo a tout pour plaire : c’est le mode de déplacement le plus rapide, le plus économique et il permet, en plus, de se maintenir en forme. Si son usage n’est pas encore généralisé, le message est tout de même bien passé. Toutefois, parmi « les raisons invoquées pour rester dans sa voiture, la pluie vient souvent en premier ». Est-il vrai que les cyclistes sont souvent mouillés ou, comme le disent nos amis bretons : « il ne pleut que sur les cons » ? C’est ce qu’Alexandre Trajan, a cherché à savoir dans son étude « Pour l’environnement et le climat, agir en pédalant sans trop se mouiller« . Pour cela, il s’est servi des données à 6 minutes réalisées par Météo-France depuis 2005 et « parmi elles, les quantités de précipitations infra-horaires (…). Un cycliste tourne rarement autour d’un pluviomètre, mais cela donne la possibilité de simuler les trajets domicile-travail d’un ‘vélotaffeur’ virtuel qui travaillerait du lundi au vendredi en bénéficiant de cinq semaines de congés par an ». 

Le cycliste étudié par Alexandre Trajan arrive au travail à 8h heure d’hiver, et à 9h heure d’été. Son retour est tout aussi ponctuel : 17h et 18h selon la saison. Des trajets déclinés en plusieurs durées, allant de 6 à 60 minutes par pas de 6 minutes. Outre la vitesse moyenne à vélo, pour affiner son étude le chercheur a pris la mesure de 0,2mm de précipitations, « un verre d’eau (soit 20cl) par mètre carre, ce qui suffit à mouiller partiellement un cycliste ». 

A Brest, 16 % de trajets mouillés !

Du nord au sud de la France, pas besoin d’études pour savoir que la météo diffère. Mais il est tout de même intéressant de savoir qu’un cycliste basé à Brest sera mouillé 74 fois par an, soit 16 % de ses trajets. Mais, le Finistère est aussi connu pour son crachin qui parfois « mouille, parfois non, et si on augmente la quantité de seuil de précipitations à 0,4mm pour qualifier un trajet de mouillé (…) on tombe à 46 fois par an et 10 % des trajets ». Bien moins que ce que l’on imagine intuitivement. Si l’on descend à Marignane, près de Marseille, avec deux fois 12mn de vélo par jour, un cycliste se fait mouiller seulement 10 fois par an.

Bref, « il est assez peu fréquent de se faire mouiller lors d’un trajet à vélo, voire très rare« , conclut le chercheur. Et de rappeler que l’usage du vélo est surtout une affaire de politique et d’habitude : les habitants de Berlin ou d’Amsterdam l’utilisent davantage malgré une météo bien moins clémente.

Bien s’équiper pour bien recruter