Ils sont passés au 100% télétravail : le retour d’expérience de Prevision.io

Le télétravail, tout le monde en parle mais un sondage réalisé à la rentrée nous indiquait que 10% des salariés français pratiquaient le télétravail à temps partiel en septembre et seulement 4% le télétravail à 100%. Autant dire que les structures à pratiquer le 100% remote en France sont une exception. Pourtant elles existent ! La preuve, avec le retour d’expérience de Prevision.io. Son co-fondateur Arnold Zephir a accepté de répondre à nos questions pour nous expliquer comment la PME a changé ses pratiques depuis le début de la crise sanitaire.

La place du télétravail chez Prevision.io avant la crise

« Avant la crise, nous avions déjà des habitudes de télétravail bien ancrées. Notre métier est en grande partie digitalisé et il n’y aucun obstacle à travailler à distance. Le télétravail se faisait sur simple demande, sans limite supérieure autre que le respect de l’équipe et les besoins de réunions physiques pour échanger.

Par contre nous n’avions pas encore franchi le cap « 100% télétravail », nous estimions avoir encore besoin de nous voir au moins deux jours par semaine.  »

La mise en place du télétravail pendant la crise

« Comment ça s’est passé ? Comme pour tout le monde j’imagine… soudainement ! Pour la plupart des postes, il n’y a pas eu d’adaptation majeur car tout était déjà en place. Par contre, il a fallu transférer le matériel chez les salarié.e.s et s’assurer que chacun.e disposait de conditions de travail correctes, ce qui n’était pas toujours évident pour les jeunes franciliens vivant dans 30m2. On a aussi multiplié les meeting video afin de conserver une cohésion !

Pour ce qui des tâches opérationnelles par contre, ça n’a pas fondamentalement changé. Au contraire, nous sommes allés vers plus de formalisme dans les échanges. »

Les freins rencontrés et les solutions pour y répondre

Il y a eu deux soucis majeurs à résoudre :

1. Maintenir des conditions de travail correctes pour tout le monde malgré la situation

« En effet, la plupart des gens ne sont pas équipés pour travailler de chez eux. Pour une partie des salarié/es nous avons donc continué à louer des bureaux plus petits pour qu’ils disposent d’un espace de travail adapté. »

2. Maintenir la cohésion d’équipe et les échanges informels

« Il  a fallu trouver comment remplacer des discussions informelles de type chit-chat à la machine à café, qui servent en fait à véhiculer beaucoup d’infos et de lien, surtout entre différents services. C’est pour ça que rapidement ont été montés des serveurs de discussions, comme Discord, qui fonctionnent plus comme des salons où tout le monde peut venir à tout moment et qui ne servent pas officiellement à faire des réunions de travail. »

Vers le 100% télétravail : la prise de décision

« La décision a été prise juste avant l’été ! La fin du confinement a coïncidé avec l’arrivée de l’été qui est une période où les bureaux se vident. On a décidé d’attendre la rentrée pour voir comment ça se passait, puis à la rentrée on a voulu attendre voir comment évoluait la situation épidémique, etc… De fil en aiguille cela va faire 9 mois que l’on est en télétravail ! »

Les indicateurs à garder à l’œil, l’éventualité d’un retour en arrière

« Est-ce qu’on envisage un éventuel retour en arrière si tout ne passe pas comme prévu ? Oui complètement. Nous sommes encore une petite structure assez flexible pour changer de position en quelques jours. Un indicateur assez important ? Les marqueurs psychosociaux des salarié/es. Avec le couvre feu qui vient d’être instauré, bon nombre d’entre nous ne quitte plus du tout leur foyer, ce qui n’est pas une bonne chose. Encore une fois, tout le monde ne dispose pas d’un espace de travail correct chez soi.

De plus, on constate au fil du temps que la frontière pro/perso a tendance à trop s’estomper.
En terme d’efficacité d’entreprise, le télétravail est une réussite. Par contre cela ne doit pas se faire au détriment des salariés.

Un autre point que d’autres constatent est la dilution de l’esprit d’entreprise. Nous en sommes encore au stade où nous devons bâtir une culture d’entreprise et un collectif soudé. Pour l’instant, le télétravail n’a pas posé de problème mais nous restons vigilant sur ce point ! »