Communication, collaboration, réflexivité : comment développer les soft skills liées à l’innovation de vos collaborateurs

Dans un monde du travail pétri de complexité, d’incertitude et de transformations galopantes, les entreprises ont tout intérêt à miser sur les soft skills de leurs collaborateurs pour continuer à être performantes.

A cette fin, France Stratégie a publié, le 3 mai, un rapport listant les compétences transversales liées à l’innovation : la communication, la collaboration, la pensée rationnelle, l’extraversion, la persévérance, l’ouverture, l’ouverture, l’empathie cognitive, la convergence, la divergence, la tolérance à l’ambiguïté, la réflexivité. Le texte formule aussi sept recommandations, fruit de cinq années de recherche et d’enquêtes auprès de 364 managers, pour développer ces soft skills.

Intégrer ces soft skills dans les parcours de formation initiale

Les auteurs recommandent notamment de repenser le système éducatif pour que l’école accorde plus de place aux travaux collectifs et en mode projet.

Continuer à les développer dans le cadre de la formation professionnelle

Ces compétences doivent ensuite être développées tout au long de la carrière des individus, par le biais de la formation professionnelle. Le rapport préconise de concevoir des programmes de formation clairement axés sur ces soft skills : « Il semble essentiel que les acteurs soient accompagnés dans ces démarches de conception de nouvelles formations adaptées aux besoins spécifiques du terrain. À l’évidence, les soft skills ne peuvent se développer hors contexte et l’environnement de travail est essentiel. Dès lors, en vue de déployer des actions de formation sur les compétences, il est nécessaire d’analyser et de repérer les compétences transversales des individus et des équipes afin de les exprimer. L’objectif est de mieux se connaître pour mieux travailler ensemble dans son organisation. »

Favoriser la diversité disciplinaire et culturelle au sein des équipes

Les auteurs incitent aussi les employeurs à intégrer des collaborateurs d’horizons divers, que ce soit d’un point de vue culturel ou socioprofessionnel. « D’une part, cela permet de ne pas biaiser la conduite de projets innovants par les représentations dominantes et souvent inconscientes d’équipes trop homogènes, afin d’accroître la portée sociale de l’innovation. D’autre part, on apprend à chaque individu à diversifier ses approches à partir de points de vue socialement,
culturellement et techniquement situés différemment des siens », détaille le rapport.

Former les managers à mieux connaître le potentiel de leurs collaborateurs

Cela passe notamment par le fait d’intégrer davantage les soft skills dans les processus de recrutement. Mais aussi de former les managers à mieux identifier le potentiel de compétences des membres de leurs équipes.

Donner plus d’autonomie à vos collaborateurs dans leur organisation et dans la définition du contenu de leur travail

L’innovation naît dans un contexte où les managers soutiennent leur équipe et accordent une certaine autonomie aux collaborateurs. En un mot, il faut permettre au salarié de s’approprier son poste, d’avoir la main sur l’organisation de son travail (choix du rythme de travail, libre ordonnancement des tâches, choix du lieu de travail…) et sur la définition de ses tâches, via par exemple un temps dédié à des projets blancs (des temps où le collaborateur peut laisser libre cours à sa créativité sur un sujet de son choix).

Créer des temps de réflexion collectifs propices à l’innovation

Le rapport recommande aux employeurs de « créer des dispositifs de mobilisation des intelligences multiples des individus au service de la transformation et de l’innovation », à l’image de retours d’expérience entre pairs, par exemple.

Instaurer un centre de ressources sur les soft skills pour les professionnels

Enfin, France Stratégie suggère de créer un centre de ressources sur les soft skills dont la mission serait de « sensibiliser, accompagner et éclairer les organisations publiques
et privées sur la mise en œuvre d’actions et de diffusion de connaissances ».