Plus âgés et plus diplômés : le nouveau profil des apprentis
Depuis 2018, l’apprentissage s’est également féminisé.
La promulgation de la loi « Avenir professionnel », en 2018, a profondément réformé le dispositif de l’apprentissage. Le nombre d’apprentis a explosé et leur profil s’est diversifié. C’est ce qui ressort du premier « Rapport sur l’usage des fonds de la formation professionnelle » publié par France Compétences.
+128% d’apprentis depuis 2018
En 2021, l’entrée en apprentissage a concerné 711 983 personnes : une augmentation de 128% par rapport à 2018. Et ce n’est pas fini puisque le ministre du Travail, Olivier Dussopt, a récemment affirmé viser « le million d’apprentis pour 2027 ». Cette forte hausse est à mettre en perspective avec l’aide exceptionnelle à l’embauche d’apprentis, mise en place entre l’été 2020 et l’été 2022 et récemment reconduite jusqu’à la fin du quinquennat, en 2027. Mais c’est également la conséquence de la loi « Avenir professionnel » de 2018 qui a élargi les critères de l’apprentissage.
Des apprentis plus âgés
Depuis 2018, l’apprentissage est ouvert aux jeunes jusqu’à 29 ans révolus*, contre 25 ans auparavant. Il en résulte une augmentation de l’âge moyen des apprentis (20 ans) mais surtout une présence accrue des 26-29 ans*, qui correspondaient à 7% du total des entrées en apprentissage en 2021. L’augmentation de l’âge des apprentis a également permis l’émergence de profils socio-culturels plus diversifiés.
Un niveau d’études plus élevé
Désormais, ce sont les formations d’un niveau équivalent à Bac +2 (ou plus) qui représentent la plus grande partie des contrats d’apprentissage signés : 61% en 2021 contre 38% en 2018. Cette forte hausse s’explique par le niveau d’études plus élevé des jeunes qui se tournent vers l’apprentissage : 39% d’entre eux sont déjà titulaires d’un diplôme de l’enseignement supérieur (contre 22% en 2018).
Une féminisation des effectifs
L’essor de l’apprentissage est particulièrement important dans le secteur tertiaire : un domaine dans lequel la répartition par sexe atteint pratiquement la parité. Ainsi, on observe une féminisation de l’apprentissage : les femmes représentent 44% des entrées de 2021 (contre 34% en 2018). Cette progression dans les services est contrebalancée par le domaine de la production, qui, même s’il se féminise, reste très majoritairement masculin : à l’image de la construction où les femmes ne représentent que 11% des apprentissages en 2021 (contre 6% en 2018).
*Dès 2017, neuf régions ont expérimenté l’ouverture de l’apprentissage aux 26-29 ans.