Qui sont les travailleurs à temps partiel en France ?
La Dares dresse le portrait de ces actifs qui représentaient, en 2019, un salarié sur cinq en France.
Travaille à temps partiel toute personne qui exerce son activité professionnelle sur une durée inférieure à la durée légale du travail (35h), à la durée de travail fixée conventionnellement pour la branche l’entreprise ou à la durée du travail appliquée dans l’établissement. En 2019, 18% des salariés français étaient à temps partiel, ce qui représente 4,3 millions d’actifs. Dans une note de synthèse, publiée le 24 mai, la Dares explicite qui sont ces travailleurs, pourquoi ils travaillent à temps partiel et dans quelles conditions.
Portrait-robot du travailleur à temps partiel
Sans surprise, les femmes sont largement majoritaires au sein de cette catégorie. Elles représentent 83% des travailleurs à temps partiel. Le recours au temps partiel suit un cycle fortement corrélé à l’âge, notamment chez les femmes : « La part de femmes salariées à temps partiel est élevée dès le début de carrière (jusqu’à 54% pour celles âgées de 15 à 19 ans) avant de décroître jusqu’à trente ans puis d’augmenter à nouveau. Chez les hommes, le profil est nettement moins marqué avec une proportion de personnes salariées à temps partiel relativement faible (moins de 10 %) jusqu’à 59 ans, avant de présenter un profil similaire à celui des femmes après 60 ans », détaille la Dares.
Plus de la moitié des travailleurs à temps partiel ont un statut d’employé, quand 10% sont cadres. 75% sont en CDI. 38% des salariés à temps partiel travaillent à 80% ou plus d’un temps complet, 27% entre 50 et 80%, et 35%, 50% d’un temps complet ou moins.
43% des salariés à temps partiel ont un niveau d’études inférieur au baccalauréat, 21% ont un niveau bac, 25% ont de bac+1 à bac+4 et 11% ont bac +5 ou plus. On les retrouve principalement dans les métiers des services aux particuliers et aux collectivités (agent d’entretien, aide à domicile et aide-ménagère, employé de maison), de la santé (aide-soignant, infirmiers, sage-femme), du commerce (vendeur).
« Cette double concentration du temps partiel, professionnelle et genrée, est notamment liée aux politiques publiques qui, depuis les années 1980, ont incité au recours au temps partiel, en favorisant la flexibilité des horaires de travail dans certains secteurs (tertiaire peu qualifié), avec l’objectif de stimuler l’emploi, et tout particulièrement l’emploi féminin », commente la Dares. Car, qu’il s’agisse de temps partiel ou de temps plein, ces emplois sont, en grande partie, occupés par des femmes.
Des raisons diverses
- 38% des salariés à temps partiel se trouvent dans cette situation car leur employeur ne leur offre pas la possibilité de travailler davantage dans le cadre de cet emploi. « Ce temps partiel découle de l’organisation du temps de travail décidée par l’employeur, par exemple dans les métiers du nettoyage ou de la restauration », développe la Dares
- 27% ont opté pour un temps partiel pour passer plus de temps auprès de leur(s) enfant(s) ou d’un proche dépendant. Cette catégorie comprend quasi exclusivement des femmes, le plus souvent en couple
- 8% ont opté pour ce type de contrat de travail pour alléger des contraintes financières, par exemple, pour avoir une source de revenu alors qu’ils suivent une formation ou pour compléter leur retraite
- 8% travaillent à temps partiel pour raisons de santé. A noter que les personnes en situation de handicap représentent 10% des travailleurs à temps partiel
- Enfin, 19% ont choisi cette option pour d’autres raisons, comme un souhait d’exercer une autre activité professionnelle, de disposer de temps libre ou bien d’avoir le temps d’effectuer des travaux domestiques…
Des conditions de travail fortement liées au motif du temps partiel
Si globalement les conditions de travail des travailleurs à temps partiel sont comparables à celles de travailleurs à temps plein, on note une grande variabilité en fonction du motif déclaré du temps partiel.
Ainsi, ceux qui ont choisi de travailler à temps partiel pour poursuivre en même temps leurs études sont ceux qui exercent leur activité dans les moins bonnes conditions : sentiment d’insécurité professionnelle accru, intensité de travail équivalente à celle des travailleurs à temps plein et exigence émotionnelle supérieure à eux.
Ceux qui exercent leur emploi à temps partiel pour raisons de santé sont en proie à des conflits de valeur plus prononcés et s’exposent à une moindre reconnaissance de la part de leur hiérarchie que les salariés à temps plein.
Enfin, chez les salariés à temps partiel pour motifs familiaux, le sentiment d’insécurité professionnelle est plus élevé que chez les salariés à temps plein. « Cela pourrait refléter les incertitudes sur le futur quant au déroulé de carrière, à la trajectoire salariale ou aux conditions de travail, par anticipation des conséquences typiques de l’interruption d’activité des femmes à la suite d’une naissance », explique la Dares.