Internet au travail : une perte de 30 milliards pour les entreprises
La dernière étude d’Obsinet, l’observatoire indépendant d’Internet, ne manquera pas d’intéresser les RH des entreprises. Et surtout de relancer le débat sur l’accès d’Internet au travail. L’on savait déjà que les salariés surfaient allégrement chaque jour au bureau. Beaucoup moins comment ils utilisaient ce temps sur le web. Étudiant les pratiques d’internautes dans quatre pays d’Europe (Allemagne, Belgique, France et Suisse), Obsinet dévoile que les Français auraient plus tendance à télécharger que leurs voisins ou encore à regarder davantage de sites à caractère sexuel. Et surtout, l’observatoire chiffre le coût de ces pratiques.
Quels usages d’Internet ?
Globalement, alors qu’ils passent 96 minutes à surfer, dont 57 minutes à titre personnel, les salariés européens plébiscitent davantage les réseaux sociaux (23%) que les sites d’information (20%) et les mails et chats (15%). Au quotidien, « les Français téléchargent plus et vont trois fois plus sur les sites à caractère sexuel, s’informent davantage, mais sont plus frileux en matière de commerce en ligne ou d’opérations bancaires » que leurs voisins, explique Obsinet. Les Suisses réalisent plus facilement des achats en ligne et « les Allemands envoient plus de mails et chattent plus dans le cadre du travail », poursuit l’observatoire. Quant aux Belges, ils auraient tendance à moins s’informer que les autres européens. Malgré ou à cause d’un usage régulier d’Internet, près d’un salarié sur deux se sent ainsi surveillé par son employeur.
Les salariés qui surfent sont plus souvent malades
Les patrons, eux, se penseront plutôt tolérants alors qu’Obsinet dévoile le coût des pratiques d’Internet au travail. Pour la France, cela représente une perte de productivité de 30 milliards d’euros. En Allemagne, 40 milliards contre « seulement » 5 milliards en Belgique et 4 milliards en Suisse. De quoi donner le tournis. Ainsi chaque année, les salariés Français passent 1550 heures à surfer sur Internet, distancés par les Suisses (1640 heures) mais loin devant les Allemands (1390 heures). Les Belges sont dans la moyenne (1551 heures).
Autre information pour le moins surprenante : « les salariés avec un accès Internet semblent deux fois plus malades que les salariés sans accès web », souligne Obsinet. En France, les salariés sans Internet prennent 14 jours d’arrêt-maladie, contre 27 pour ceux ayant Internet. Une tendance similaire dans les autres pays européens. Les salariés ayant accès à Internet prennent en moyenne 24 jours de congés maladie contre 12 pour ceux qui ne peuvent pas surfer. La faute aux virus ?
- Échantillon de 4447 personnes salariées en France, Allemagne, Suisse et Belgique. Étude réalisée du 5 au 30 septembre 2011.
- via Cath_Woman sur Twitter