Grande Démission : clap de fin ?

Née en 2021, le phénomène de Grande Démission serait-il en train de s’estomper ?

Fin de la Grande Démission
Un visuel qui représente l'incertitude du marché de l'emploi (si si) © Grüner - stock.adobe.com

C’est en tous cas ce que pensent les experts récemment relayés dans un article de la BBC. Pour rappel, ce terme de Grande Démission – Great Resignation en anglais – était né en mai 2021, utilisé pour la première fois par Anthony Klotz, un professeur de management de l’université Rexas A&M University, pour mettre un nom sur la tendance alors émergente d’importantes vagues de démissions. Aux Etats-Unis, on parlait ainsi de 47 millions de démission pour l’année 2021, puis 50 millions en 2022.

Des salariés qui réfléchissent désormais à deux fois

Les chiffres publiés en mai 2023 par le US Bureau of Labor Statistics (BLS) nous apprennent que le rythme des démissions s’est considérablement ralenti, se rapprochant de celui d’avant Covid. En cause, selon Anthony Klotz, l’instabilité du marché du travail, qui n’était pas une préoccupation des salariés à la sortie de la crise sanitaire. Le ralentissement de l’économie, les vagues de licenciement, la menace de remplacement de certains jobs par l’IA… sont autant de raisons qui poussent désormais les salariés à peser le pour et le contre avant de remercier leur employeur.

Sans compter qu’on ne démissionne a priori pas tous les deux ans : les salariés qui se sont lancés en 2021 et 2022 sont nombreux à être aujourd’hui confortablement installés à leur nouveau poste. Pour Anthony Klotz, les conditions de travail de millions de personnes se sont améliorées ces deux dernières années. Les salariés bénéficient de plus de flexibilité, le niveau des rémunérations a augmenté, les entreprises ont pris plus au sérieux le bien-être au sein de leur organisation…

Le taux de satisfaction des salariés par rapport à leur job est plus haut aujourd’hui qu’il ne l’a été ces 40 dernières années, comme le montre les chiffres du Conference Broad, un think tank dont les premières observations remontent à 1987. Dans sa dernière étude réalisée en 2022 auprès de 2 000 travailleurs américains, 60% des personnes interrogées se sont dites satisfaites de leur job. Parmi les plus épanouis, les démissionnaires post-Covid.

Des disparités selon les secteurs

Malgré cette photo plutôt plaisante du marché actuel, certains secteurs connaissent encore des taux de démission bien plus élevés qu’en 2019. C’est le cas par exemple de la santé, qui fait encore face à des difficultés importantes pour retenir ses salariés. Mais les incertitudes liées à l’économie devraient avoir des conséquences aussi pour ces secteurs en difficulté.

Anthony Klotz rappelle également qu’en 2019, le nombre de démissions était à son plus haut des 20 dernières années. Si la Grande Démission bat de l’aile, ça ne signifie par pour autant que les démissions vont se marginaliser dans les mois à venir.

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Bien s’équiper pour bien recruter