Le nombre d’emplois vacants en baisse dans le privé
Une résorption qui ramène ce nombre de postes à plus de 355 000. Des chiffres toujours très élevés.
Bonne nouvelle ? 355 600 c’est le nombre d’emplois vacants au second trimestre 2023 selon les dernières données provisoires de la Dares (Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques) du ministère du Travail publiées vendredi 18 août. Une baisse de 4% qui n’éclipse pourtant pas des chiffres toujours très élevés.
Qu’est-ce qu’un emploi dit « vacant » ou bien un « poste à pourvoir » ? Pour rappel, ce sont des « postes libres, répond la Dares, nouvellement créés ou inoccupés, ou encore occupés et sur le point de se libérer, pour lesquels des démarches actives sont entreprises pour trouver le candidat convenable. » Tous les types de contrats ou presque sont concernés : CDI, CDD ou emploi saisonnier même de courte durée, hors intérim. Les données de la Dares couvrent les entreprises de 10 salariés ou plus du privé hors Mayotte et excluent l’agriculture, les particuliers employeurs ainsi que les emplois publics.
Une baisse très relative
Dans ces entreprises, le taux d’emplois vacants a baissé de 0,1 point (2,24%) par rapport au premier trimestre, lui-même en baisse par rapport à la fin 2022 (2,48%). Un recul porté principalement, selon la Dares, par les secteurs du tertiaire non marchand (-7%), de l’industrie (-5%), de la construction (-4%) et du tertiaire marchand (-3%).
Des chiffres encourageants toutefois beaucoup plus élevés qu’avant la crise sanitaire rappelle la direction ministérielle (+65% par rapport au 4e trimestre 2019) et ce, dans tous les grands secteurs d’activité : +79 % dans la construction, +76 % dans l’industrie, +71 % dans le tertiaire non marchand et +58 % dans le tertiaire marchand. Une tendance constante à la hausse depuis la mise à l’arrêt conséquente de l’économie au moment de l’épidémie de Covid, en corrélation avec les difficultés de recrutement éprouvées par les entreprises.
Une tendance déroutante
Des résultats surprenants confie Eric Heyer, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques, aux Echos : « Avant la crise, la tendance était à la hausse trimestre après trimestre. Si on avait prolongé la tendance observée entre 2015 et 2019, on devrait avoir 50 000 emplois vacants de moins », relève-t-il.
Un surplus qui s’explique notamment, selon l’économiste, par l’intégration de l’emploi des apprentis dans les calculs de la Dares et par certains problèmes de mobilité, de logement ou encore une baisse de productivité constatée depuis la pandémie, un taux d’absence des salariés et une rétention de la main-d’œuvre par les entreprises.
Il faudra attendre la mi-septembre pour connaître les chiffres définitifs de la Dares et confirmer, ou non, cette résorption.