Identifier ses compétences transversales : la clef pour changer de métier
Le marché du travail français est marqué par une augmentation du nombre de transitions professionnelles depuis une trentaine d’années.

Pour aider les actifs à « construire leur carrière professionnelle », France Stratégie et Pôle Emploi ont identifié les compétences dites transversales pouvant faciliter le passage d’un métier à un autre.
16 % des actifs sont concernés par la transition professionnelle. Et plus de la moitié d’entre eux alternent emploi et chômage. Sur 16 situations de travail identiques, 11 contribuent « significativement » à augmenter les probabilités de transition selon France Stratégie.
Elles rassurent les recruteurs et sécurisent votre parcours
Les compétences transversales sont « des compétences génériques mobilisables » dans différentes situations de travail. Liées à des savoirs de base ou à des compétences comportementales, cognitives ou organisationnelles, elles offrent des opportunités de mobilités professionnelles si tant est qu’on puisse les identifier et qu’on sache les valoriser.
Pour les personnes les moins qualifiées, elles revêtent pourtant un caractère « essentiel » selon France Stratégie : elles rassurent les recruteurs et concourent donc à la sécurisation de leurs parcours professionnels.
Une adéquation entre offre et demande renforcée
Les compétences transversales sont souvent citées par les entreprises comme un critère de recrutement important selon un rapport du Réseau Emplois Compétences d’avril 2017. Pourtant, les employeurs peinent à formaliser clairement leurs attentes et à objectiver ces compétences en entretien d’embauche. Pour le moment, elles s’apparentent en partie à ce qu’on appelle les « soft skills » ou savoir-être.
Dans ce contexte, une meilleure définition et reconnaissance des compétences transversales peut permettre une meilleure adéquation entre l’offre et la demande, élargissant le panel d’offres auquel les candidats peuvent légitimement postuler, et donnant aux entreprises la possibilité d’élargir le spectre des profils potentiels pour une offre, au-delà du seul critère de la qualification.
Une mobilité entre les métiers facilitée
Ainsi, France Stratégie et Pôle emploi ont associé 16 situations de travail à autant de compétences transversales mobilisées et mobilisables. Les transitions professionnelles entre des métiers qui requièrent les mêmes compétences transversales sont plus fréquentes selon leur étude.
Plus précisément, sur les 16 situations de travail identifiées, 11 contribuent significativement à augmenter les probabilités de transition entre métiers. C’est le cas tout particulièrement du type d’organisation du travail dans lequel s’insère le poste (plus ou moins grand degré d’autonomie, caractère plus ou moins formalisé des tâches à accomplir ou des objectifs à atteindre). Certaines dimensions jouent davantage sur les transitions qui s’effectuent au sein d’une même entreprise (travailler en équipe), d’autres sur les transitions d’une entreprise à l’autre (avoir à examiner de petits objets ou des détails fins, utiliser des outils informatiques).
Découvrez les 16 situations de travail identifiées par France Stratégie et leurs compétences associées :
- Lecture ou rédaction de documents : compétences en expression écrite et compréhension écrite
- Utilisation des outils informatiques : compétences en bureautique et en informatique
- Contact avec le public : capacité à communiquer, sens de l’écoute
- Répondre immédiatement à la demande : réactivité
- Travail en équipe : capacité à collaborer, savoir animer une équipe
- Encadrement, supervision : savoir encadrer, capacité à décider, capacité à fédérer
- Procédures de qualité et prise en charge des risques
- Efforts physiques : résistance physique
- Environnement physique contraint : Résistance physique
- Conduite d’un véhicule: utilisation d’un véhicule dans le cadre professionnel
- Manipulation ou examen de petits objets : dextérité manuelle
- Attention visuelle ou sonore : capacité à maintenir son attention dans la durée
- Travail sous pression : capacité à travailler sous pression
- Organisation du travail : travail répétitif, autonome, taylorien ; soit la capacité à travailler en cadence
- Charge émotionnelle : capacité à maîtriser ses émotions
- Changements organisationnels : capacité d’adaptation
La proximité des situations de travail n’explique bien évidemment pas à elle-seule le taux de mobilité entre métiers. D’autres facteurs entrent en ligne de compte, comme le domaine professionnel ou la localisation géographique de certains métiers. Mais l’étude apporte un éclairage nouveau qui rappelle l’importance et l’urgence de travailler à la mise en œuvre de politiques de sécurisation des parcours professionnels tout au long de la vie.
(photo : istock / Tinpixels)