Quatre salariés français sur dix ne bénéficieraient pas d’un entretien annuel en entreprise
C’est ce que révèle une étude menée par l’Ifop sur 1 000 salariés de plus de 18 ans.

L’entretien annuel semble être devenu un rituel ancré dans les habitudes managériales françaises. En réalité, pas tout à fait ! Une étude menée par l’Ifop pour Javelo publiée au mois de juin, révèle que 40 % des salariés n’y auraient pas le droit, rapporte France info.
Comment expliquer des chiffres si peu élevés ? Les entretiens annuels ne sont pas inscrits dans le Code du travail et donc, pas légalement requis. Contrairement à l’entretien professionnel, qui doit être organisé au moins une fois tous les deux ans. Si une entreprise de plus de 50 salariés n’a pas proposé ce type d’entretien depuis plus de six ans, elle est pénalisée à hauteur de 3 000 euros. Somme qu’elle doit verser sur le CPF (compte personnel de formation) des salariés dont l’ancienneté est supérieure à deux ans.
Des disparités en fonction du secteur et de la taille de l’entreprise
L’étude décrit une disparité très nette entre le public et le privé. Dans le public, 70 % des agents y ont le droit, contre seulement 57 % en moyenne dans le privé.
Et même dans le privé, tous les salariés ne sont pas traités à la même enseigne. Un salarié de grande entreprise aura deux fois plus de chance d’avoir accès à cet entretien que celui d’une petite. En effet, la majorité des collaborateurs de sociétés de plus de 500 salariés (78 %) déclarent profiter de ce moment d’échange. Les employés de structures de moins de 20 salariés sont seulement 35 % à rencontrer leur manager dans ce cadre.
Des points de suivi « indispensables » pour seulement 21 % des managers
Dans certaines entreprises, des points d’étape trimestriels sont également organisés. Mais là encore, seulement 31 % des salariés interrogés disent profiter de ce suivi. Ils sont 48 % dans les entreprises qui proposent déjà un entretien annuel.
« La moitié des salariés interrogés estime que les points de suivi sont indispensables pour renforcer l’engagement des collaborateurs envers l’entreprise et faciliter la réalisation de l’entretien annuel. Pourtant, seulement 21 % des managers qualifient ces points de suivi comme ‘indispensables' », peut-on lire dans l’étude.