Anecdotes d’entretiens d’embauche : et vous, vous auriez réagi comment ?

Des situations plus ou moins déroutantes pour les chargés de recrutement !

Connectt a récolté de nombreuses anecdotes dans ses agences d'intérim.
Des situations pas toujours simples quand on débute dans le métier de recruteur © fizkes/stock.adobe.com

Dans les agences d’intérim, les chargés de recrutement voient passer une multitude de candidats très hétéroclites. Dans ce défilé bigarré de personnalités, certaines se distinguent par leur originalité. Parfois à leur propre détriment !

Résultat, les professionnels de l’intérim ont de nombreuses anecdotes à partager sur ces entretiens, qui ont parfois dû leur sembler bien longs ! Joanne Petit-Homme, chargée de recrutement IT à l’agence Informatique Connectt de Noisy-le-Grand (93), a accepté de se prêter au jeu et de commenter ces situations insolites (*).

Le candidat qui a compris l’importance du petit-déjeuner

En région parisienne, un candidat est retardé dans les transports à cause de problèmes techniques. Résultat, le malheureux arrive avec près de deux heures de retard à son entretien ! Tant qu’à faire être en retard, il s’arrête dans une boulangerie afin d’acheter des viennoiseries et offrir le petit-déjeuner au personnel de l’agence avec qui il avait rendez-vous.

« Je crois que nous avons déjà eu un candidat qui nous a ramené le petit-déjeuner, se souvient Joanne. C’était vraiment une très belle attention ! Cela nous donne une bonne image de lui. Dans le cas de la personne en retard, cela montre qu’il a une conscience professionnelle, qu’il a fait une erreur et qu’il essaie de se rattraper. Cela révèle pas mal de choses sur le candidat en dehors de ses compétences techniques et donc sur ses qualités, tout simplement. »

L’intérimaire qui n’aimait pas les chats

En Normandie, une intérimaire a quitté sa mission en Ehpad parce qu’elle y a vu un chat. Allergie ? Superstition (on ne sait pas si le chat était noir) ? Le mystère reste entier !

« La question de l’allergie est intéressante, car il est important de savoir si on peut justifier une raison médicale au client. Si c’est le cas, c’est déjà plus professionnel. Car cette situation ne met pas l’intérimaire dans une bonne posture ! explique Joanne. Notre rôle est aussi d’échanger avec elle, comprendre le fond. Peut-être a-t-elle eu un traumatisme ? Il faut faire en sorte de la comprendre, mais aussi de ne pas mettre en difficulté le client. Nous devons faire preuve d’empathie. Chaque personne a ses particularités et notre rôle est d’essayer, au maximum, de trouver des solutions avec l’intérimaire pour « l’arranger » et que tout se passe bien. »

La candidat à la passion morbide

Au bout de quelques minutes d’entretien, un candidat confie son penchant pour les morts et qu’il aime dormir dans les cimetières.

« Je pense que j’aurais un peu peur ! s’amuse Joanne. Plus sérieusement, je serais étonnée. Cependant, en tant que chargés de recrutement, on n’est pas dans le jugement. J’essayerai certainement de réorienter le candidat vers un métier du funéraire, par exemple. »

La candidate qui n’avait probablement pas le choix

Une jeune maman, candidate, allaite son bébé pendant l’entretien avec le chargé de recrutement.

« Cette situation soulève plusieurs grands sujets, indique Joanne. Celui de l’allaitement, mais aussi des moyens de garde. Pour nous, la question est de savoir comment est-ce qu’on aide les candidats à accéder à l’emploi avec un enfant en bas âge, sans moyen de garde etc. Face à une candidate qui allaite, je n’aurais pas forcément eu de souci. Cependant, la question de l’allaitement au travail comme à l’extérieur reste tabou. Je conseillerais de prévoir peut-être une cape d’allaitement dans cette situation. En revanche, nous sommes une agence d’intérim et pas un employeur. Nous sommes peut-être plus compréhensifs car notre mission est d’aider la personne à trouver du travail. Si demain la candidate a un entretien final avec le client, il faudrait qu’elle prenne ses dispositions pour faire garder l’enfant et passer l’entretien dans les meilleures conditions possibles », conseille-t-elle.

Le candidat tout feu tout flamme

Un candidat a précisé dans la rubrique « Compétences » de son CV : cracheur de feu !

« J’essaye de faire un parallèle avec mon secteur, celui de l’IT, réfléchit Joanne. Cracheur de feu, honnêtement, ce n’est pas du tout ce que l’on cherche, même à l’échelle du Groupe. En dehors des compétences techniques, cela peut révéler les savoir-être du candidat. Il s’agit probablement de quelqu’un d’ambitieux, qui aime les challenges car on parle d’une technique qui nécessite d’avoir une substance chimique dans sa bouche pour… cracher du feu ! Quelqu’un d’habile aussi, de rigoureux, qui a dû beaucoup s’entrainer pour perfectionner sa technique. Avec cette rubrique, les candidats ont la possibilité de nous partager un peu d’eux-mêmes. C’est important pour nous de savoir s’ils vont bien s’acclimater à l’environnement professionnel et s’intégrer aux équipes. »

Les candidats en dehors de la réalité

Un jeune homme exigeant dès son arrivée une mission d’intérim de 2 ans.

« Ce n’est pas possible et il faut lui expliquer ! sourit Joanne. C’est vrai que l’on reçoit aussi des candidats qui entendent des informations sur l’intérim par ci par là et qui arrivent en entretien avec une vision erronée. C’est à nous de présenter notre agence, les spécificités des contrats, leur durée etc. »

Pour finir, deux candidats disons, très ambitieux ! Un voulait un salaire de 4 000 € net mensuel en travaillant 25h/semaine, tandis qu’un autre exigeait d’être payé les 30 et 31 février.

« C’est marrant, parce que c’est vrai au quotidien ! raconte Joanne. C’est assez difficile parfois de faire comprendre aux intérimaires certaines réalités du marché ! A titre d’exemple, nous recherchons des techniciens dans mon pôle. Nous avons des personnes qui sortent d’école, qui ont fait quelques stages et qui prétendent à des salaires entre 28 et 30 k. Seulement, il y a une différence entre ce qu’ils apprennent pendant leurs études et la réalité du marché du travail. On leur propose alors des missions dont la fourchette de salaire colle avec leur expérience. »

Accompagner au mieux les candidats équivaut parfois à un jeu d’équilibriste pour les chargés de recrutement, explique Joanne. « Il faut beaucoup de self-control ! Il faut toujours rester professionnel et respectueux aussi, parce que quelque part, on a autant besoin d’eux, qu’eux de nous ! »

(*) Le réseau Connectt a récolté ces anecdotes auprès de ses agences, partout en France.

Bien s’équiper pour bien recruter