Recrutement : connaissez-vous ces 9 aides à l’embauche ?
Voici un tour d’horizon des aides à l’embauche de l’État proposées aux employeurs afin de faciliter le recrutement de salariés.
L’embauche d’un salarié représente une charge financière importante pour l’employeur. C’est afin d’en réduire le coût et d’inciter les entreprises à recruter que l’État attribue des aides financières ponctuelles, des exonérations ou des abattements sur les charges sur les salaires. En fonction de la structure, du contexte de l’embauche ou du profil du candidat, de nombreux dispositifs permettent d’alléger le coût d’un recrutement. Retrouvez un panorama des principales aides à l’embauche, leurs conditions d’octroi et leurs formalités respectives.
Les aides pour l’embauche d’un demandeur d’emploi
Afin d’encourager leur retour sur le marché professionnel, l’État accorde des aides aux entreprises embauchant un demandeur d’emploi en Contrat Unique d’Insertion (CUI). Il est réservé aux chômeurs de longue durée, aux personnes handicapées, aux seniors et aux allocataires des minima sociaux. Pendant toute sa durée, l’employeur s’engage à accompagner et à former le bénéficiaire pour favoriser son insertion. Il reçoit en contrepartie une aide financière mensuelle de l’Agence de Services et de Paiements (ASP) ne dépassant pas 95 % du taux horaire brut du SMIC. Le montant de l’aide et sa durée de versement sont fixés par le Préfet de la région par arrêté préfectoral. Le CUI ouvre en outre le droit à l’exonération de cotisations patronales. Quant au demandeur d’emploi, il bénéficie d’un contrat de travail associant formation et accompagnement, décliné en deux versions :
- CUI-CAE : un contrat réservé aux employeurs du secteur non marchand, public ou associatif d’une durée déterminée ou indéterminée (6 mois min. et 2 ans max. hors exception). La durée de travail est fixée à 20 heures hebdomadaires minimum et le salaire doit être au moins égal au SMIC horaire brut ;
- CUI-CIE : un contrat prévu pour les employeurs du secteur marchand, industriel et commercial dans les DOM ou pour les conseils départementaux dans le cadre des conventions annuelles d’objectifs et de moyens (CAOM). La durée du contrat, le temps de travail et le salaire obéissent aux mêmes dispositions que le CUI-CAE.
Une entreprise souhaitant recruter un demandeur d’emploi dans le cadre d’un CUI doit se rapprocher de Pôle emploi, d’une mission locale, du Conseil départemental ou de Cap Emploi pour recevoir des candidatures. Après avoir sélectionné un candidat, l’employeur doit transmettre sa demande d’aide via le Cerfa N° 14818 et son annexe au prescripteur réalisant le suivi du demandeur d’emploi, qui envoie ensuite la décision d’attribution à l’ASP.
La réduction générale des cotisations patronales
La réduction générale des cotisations patronales permet à n’importe quel employeur (sauf un particulier) de bénéficier d’allégements sur ses cotisations patronales. Cette déduction s’applique pour n’importe quel salarié ayant un contrat de travail et percevant un salaire inférieur ou égal à 2 795,52 € brut par mois à temps complet. L’Urssaf propose un simulateur en ligne afin d’estimer le montant de cette réduction. Pour en bénéficier, l’employeur doit effectuer une Déclaration sociale nominative en inscrivant les salariés éligibles, leur rémunération et la réduction de cotisations correspondante.
Les aides pour l’embauche d’un travailleur en situation de handicap
L’emploi des travailleurs handicapés est une obligation pour toutes les entreprises comptant 20 salariés et plus. À ce titre, elles bénéficient d’aides financières pour faciliter leur embauche. Pour en faire la demande, l’employeur doit s’adresser à l’Association de Gestion du Fonds pour l’Insertion Professionnelle qui peut octroyer :
- Aide à l’accueil, à l’intégration et à l’évolution professionnelle : une aide plafonnée à 3 150 € pour le recrutement d’un travailleur handicapé en CDI ou en CDD d’au moins six mois, pour une durée de travail hebdomadaire de 16 heures minimum ;
- Aide à l’adaptation des situations de travail : une aide ponctuelle dont le montant est variable en fonction des frais auxquels doit faire face l’entreprise pour adapter un poste de travail aux besoins du travailleur handicapé ;
- Aide à l’embauche en contrat de professionnalisation ou d’apprentissage : une aide de 5 000 € maximum versée au prorata du temps de travail et de la durée du contrat pour encourager l’embauche de travailleurs handicapés ;
- Aide à l’emploi des travailleurs handicapés : une aide annuelle et renouvelable de 6 088,50 à 12 121,65 €, versée pendant 3 ans à un employeur ayant embauché un salarié handicapé visant à compenser les conséquences du handicap sur l’activité.
Les aides pour l’embauche en alternance
Depuis le 1er janvier 2023, toutes les entreprises bénéficient d’une aide de 6 000 € pour l’embauche d’un alternant sur simple déclaration. Elle est attribuée aux employeurs recrutant un apprenti préparant un diplôme inférieur ou égal au niveau 7 du cadre national des certifications professionnelles au cours de l’année 2023 en contrat d’apprentissage ou de professionnalisation. Cette rétribution est versée tous les mois avant le paiement du salaire au cours de la première année du contrat. Ces obligations s’appliquent à toutes les structures, mais des conditions supplémentaires s’imposent aux entreprises de 250 salariés.
Les aides pour l’embauche dans les zones en difficulté
Dans sa lutte contre le chômage, l’État a déployé des dispositifs destinés aux entreprises localisées dans des secteurs géographiques touchés par des difficultés socio-économiques :
- Zones de revitalisation rurales (ZRR) : toutes les entreprises soumises à un régime réel d’imposition (sauf certains cas spécifiques) installées en ZRR bénéficient d’exonérations de charges patronales pendant 1 an maximum pour l’embauche du 1er au 50e salarié en CDD de 12 mois minimum ou en CDI. La demande doit être adressée via un formulaire à la DREETS de sa région sous 30 jours après l’embauche ;
- Zones de restructuration de la défense (ZRD) : les nouvelles entreprises ou existantes mais créant des activités localisées dans les ZRD sont éligibles à une franchise des cotisations patronales durant 5 ans à compter de leur implantation ou de la création de la nouvelle activité pour tous les salariés en s’adressant à la DREETS et à l’Urssaf ;
- Quartiers prioritaires de la ville (QPV) : une aide de 5 000 € par an pendant 3 ans pour un CDI et de 2 500 € sur 2 ans pour un CDD d’au moins 6 mois est attribuée à toutes les entreprises ayant embauché un demandeur d’emploi inscrit à Pôle emploi ou un jeune suivi par une mission locale résidant dans un QPV à temps plein, en envoyant un formulaire à Pôle Emploi maximum 2 mois après la signature du contrat.
L’exonération des cotisations sociales pour les jeunes entreprises innovantes
Les JEI (Jeune Entreprise Innovante) ou JEU (Jeune Entreprise Universitaire) créés avant le 1er janvier 2026 bénéficient d’exonérations fiscales et sociales. Elles doivent pour cela effectuer une déclaration auprès du Service des Impôts des Entreprises ou appliquer l’exonération en remplissant la DSN. Pour les entreprises créées après le 1er janvier 2023, le respect de ces conditions à la clôture de chaque exercice est obligatoire afin d’y être éligibles :
- Être une PME créée depuis moins de 8 ans ;
- Compter moins de 250 salariés ;
- Faire un chiffre d’affaires inférieur à 50 millions d’euros ;
- Investir dans des dépenses R&D au moins égales à 15 % du montant de ses charges ;
- Le capital social est détenu à minimum 50 % par une personne physique ou certaines personnes morales ;
- Ne pas avoir été créé après une concentration, une restructuration, une extension d’activités existantes ou une reprise d’activités.
L’exonération des cotisations patronales pour l’embauche d’un demandeur d’emploi de 45 ans et plus en contrat de professionnalisation
Afin d’augmenter le taux d’emploi des seniors, une aide de 2 000 € couplée à des exonérations des cotisations patronales est destinée à favoriser l’embauche des demandeurs d’emploi de 45 ans et plus en contrat de professionnalisation. Pour y accéder, l’employeur ne doit pas recruter un senior s’il a procédé à un licenciement économique sur le poste à pourvoir 6 mois avant l’embauche. De plus, la personne embauchée ne doit pas avoir été sous contrat avec l’entreprise au cours des 6 mois précédant le début du contrat. La demande d’exonération doit être effectuée à Pôle Emploi, sous 3 mois après l’embauche.
L’action de formation préalable au recrutement
L’action de formation préalable au recrutement (AFPR) est une aide gérée et attribuée par Pôle Emploi, permettant à un demandeur d’emploi de bénéficier d’une formation pour acquérir les compétences nécessaires à une future prise de poste. De son côté, l’employeur peut prétendre au versement d’une aide financière s’il a déposé une offre d’emploi auprès de Pôle emploi et s’il s’engage à embaucher le bénéficiaire après la période de formation qu’il doit assurer (CDD de 6 à 12 mois, contrat d’intérim d’au moins 6 mois au cours des 9 mois suivant la formation ou contrat de professionnalisation de moins de 12 mois). L’aide est versée à l’employeur après l’embauche du bénéficiaire et est de 5 € net par heure de formation dans la limite de 2 000 euros si elle est dispensée en interne et de 8 € net par heure dans la limite de 3 200 euros si elle a été assurée par un organisme externe.
Les réductions d’impôts
Les entreprises peuvent bénéficier d’aides ou d’allégements fiscaux pour l’embauche, proposés sous la forme de crédits d’impôt tels que :
- Crédit d’Impôt Recherche (CIR) : pour permettre aux entreprises soumises à un régime réel d’imposition d’obtenir un remboursement sur leurs dépenses en R&D de 30 % pour moins de 100 millions d’euros et de 5 % au-delà en en faisant la demande par la procédure EDI ;
- Convention Industrielle de Formation par la Recherche (CIFRE) : une subvention annuelle de 14 000 € versée pendant 3 ans par l’Association Nationale de la Recherche et de la Technologie (ANRT) aux entreprises recrutant des doctorants. Pour en bénéficier, l’entreprise doit recruter un diplômé de niveau master en CDI ou en CDD de 3 ans avec un salaire brut minimum annuel de 23 484 € et lui confier des travaux de recherches correspondant à l’objet de sa thèse.