La vie rêvée de stagiaire chez Mozilla

Adriangaudebert gMountain View, Californie. Un mythe pour de nombreux étudiants français qui espèrent décrocher un job parmi les entreprises du web qui ont fait la réputation de la Sillicon Valley. Adrian, lui, a concrétisé son rêve. Dans un premier temps, il a décroché un stage de 5 mois au sein de Mozilla avant d’être embauché à temps complet. Revenu en France, il travaille toujours pour la compagnie, en home-office. Pour Mode(s) d’emploi, il revient sur l’obtention de son stage, présente son parcours, et détaille les conditions de travail chez Mozilla.

Un processus de recrutement souple

« Après un DUT informatique à Dijon, j’ai enchaîné sur une licence puis un master 2 à Lyon, spécialisé dans la programmation et le web. Pour mon stage de fin d’année, je tenais absolument à partir à l’étranger durant 5 à 6 mois. Je me suis renseigné auprès de Google mais je trouvais leur processus de recrutement particulièrement long et complexe, pour ne pas dire désagréable. Finalement, je me suis dit que chez Mozilla ça pouvait être très cool aussi.

Pour postuler en tant que stagiaire, il suffit d’envoyer un CV, sans aucune autre barrière à l’entrée. Mais tout n’était pas encore gagné à ce moment-là. J’ai relancé plusieurs fois mes interlocuteurs sans aucune réponse. Finalement, c’est en envoyant directement un message via Twitter à la personne chargée du recrutement que ma candidature a été prise au sérieux. Ensuite, j’ai passé 4 entretiens, à chaque fois en anglais. Les questions qui m’étaient posées servaient essentiellement à tester ma motivation. Au cours du dernier entretien, j’ai dû programmer une fonction, mais l’exercice était relativement simple. A l’issue de ce processus mon stage de 5 mois était validé ».

Tous frais payés

Visaamericain« Le premier avantage en intégrant Mozilla, c’est qu’une personne est chargée de monter votre dossier pour obtenir un visa de travail. Il m’a suffi de le retirer à l’ambassade. Ensuite, le visa, le billet d’avion étaient pris en charge par l’entreprise, ainsi que le logement. J’étais ainsi placé en colocation avec trois autres stagiaires, dans une résidence comprenant jacuzzi et piscine chauffés, terrains de tennis et de basket. J’aurais pu choisir de vivre dans un autre logement, mon salaire aurait alors été revalorisé.

Comme je restais en stage 5 mois, ma paie était légèrement inférieure à ceux qui restaient 3 mois. Mais elle était déjà conséquente : j’étais payé 5.000 dollars brut par mois, ce qui me faisait un net de 4.000 dollars, soit à l’époque 2.200 euros ».

Comment travaille-t-on chez Mozilla ?

« La pratique chez Mozilla est de confier un projet aux salariés avec un objectif trimestriel. Moi, je devais intégrer une nouvelle base de données afin d’améliorer les performances de notre application. Cela a pris environ 3 mois. J’ai ensuite travaillé sur d’autres choses en rapport avec ma première mission. Ce qui est marquant c’est la qualité des personnes avec qui j’ai pu travailler. Il n’y a aucun fumiste, personne n’est là par hasard. Quant à l’encadrement, c’est l’équipe toute entière qui m’a progressivement intégré. Je pouvais solliciter mes responsables directs en cas de besoin, mais on ne ressent jamais le poids du petit-chef qui vérifie ton travail. C’est particulièrement agréable. Pour les horaires, il n’y en a pas, seul compte le travail réalisé. Sur le stage, il n’y a vraiment rien à redire, c’était parfait.

Quant aux bureaux de Mozilla, tout est en open-space, avec des salles de conférence mises à disposition si tu as besoin de t’isoler. Il n’y a pas de choses véritablement extravagantes, mais des corbeilles de fruits et de bonbons sont toujours renouvelées. Nous avions aussi à disposition une table de ping-pong et de nombreux jeux de plateaux. Il y avait également un fauteuil massant, mais je n’en ai profité que les deux dernières semaines (rire) ! »

Un frenchy en Californie

« Les à-côtés étaient aussi formidables. Mon stage étant plus long que la moyenne, j’ai bénéficié d’une semaine de congés que j’ai mis à contribution pour réaliser un road-trip en Californie. Comme tu ne travailles pas en permanence comme un forçat, le soir tu as encore le temps de profiter de l’environnement et puis bien sûr les week-ends j’ai pu visiter un peu plus les Etats-Unis. Une chose m’a tout de même un peu choqué. Deux catégories de gens cohabitent véritablement dans la Silicon Valley : les ingénieurs-programmeurs qui ont de l’argent et le reste de la population, majoritairement immigrée, qui fait tourner les restaurants, les services de nettoyage, etc. La nourriture a aussi été un point difficile à supporter. Ça a d’ailleurs été une des raisons – avec les amis et la famille bien sûr – pour lesquelles je souhaitais rentrer en France. Lorsqu’il m’a été proposé de continuer à travailler chez Mozilla en tant que salarié, j’ai donc demandé à pouvoir exercer en France mais pas à Paris. Ma demande a été acceptée au bout d’une semaine.

Mon contrat me permet aujourd’hui de travailler en home-office et éventuellement de quitter le sol français pendant une semaine pour travailler. Et comparé aux autres étudiants de ma promotion, je gagne entre 1/3 et le double de mes anciens camarades. Je n’ai vraiment pas à me plaindre ».

Bien s’équiper pour bien recruter