Un salarié sur deux s’est absenté de son travail en 2022

Un record selon une nouvelle enquête réalisée auprès de 3 000 entreprises implantées en France.

De taux d'absentéisme des salariés français atteint un record.
Les secteurs de l'agroalimentaire, l'hébergement et la restauration et le commerce et la distribution sont les plus touchés. © ImageFlow - stock.adobe.com

Près d’un salarié sur deux (48 %) s’est absenté de son travail au moins trois jours en 2022, contre 36 % l’an passé. C’est ce que révèle une enquête du cabinet américain de conseil Mercer publiée mardi 25 juillet et réalisée auprès d’un panel de plus de 3 000 entreprises implantées en France.

Des chiffres qui font grimper le taux d’absentéisme français (nombre de jours d’inactivité rapporté au nombre total de jours) de 4,8% à 5,2% entre 2021 et 2022. Un taux qui a presque doublé en quelques années, rappelle Camille Mosse du cabinet Mercer au journal Les Echos : « Il y a dix ans, nous étions plutôt sur des taux de 2,5 à 3 % ».

La nature et la durée des absences évoluent

« En très grande majorité sous la forme d’arrêts de travail », précise l’étude, ces absences sont désormais pour la plupart liées à des troubles anxio-dépressifs, suivis de près par les troubles musculosquelettiques (TMS). « La part des arrêts pour une maladie bénigne de quelques jours ou pour une maladie grave nécessitant plusieurs semaines d’arrêt, recule », explique Camille Mosse.

Ainsi, 46% des absences avaient une durée comprise entre six et quinze jours en 2022 contre 36,5% en 2021. Le taux de salariés absents a certes augmenté, mais la durée moyenne des arrêts de travail a quant à elle reculé.

Les cadres de plus en plus concernés

Autre nouveauté, l’augmentation conséquente de la part de salariés cadres en arrêt. Leur taux d’absence est en effet passé de 25% en 2021 à 34% en 2022. Celui des non-cadres (65%) a, de son côté, augmenté de 14% en un an.

« Toutes les catégories sociales sont aujourd’hui touchées par l’absentéisme », indique Camille Mosse toujours aux Echos, qui souligne « une évolution profonde, tout âge confondu, dans le rapport au travail », avec une recherche plus grande « d’un équilibre entre vie professionnelle et vie privée ». 

Car, même si les plus de 55 ans restent les plus concernés, avec un taux d’absentéisme stable de 5,6%, ce sont les moins de 30 ans qui ont connu la plus forte augmentation du nombre d’arrêt, avec une hausse de 32 % de leur taux entre 2019 et 2022.

Certains secteurs plus touchés

Tous les secteurs d’activités ne sont pas non plus touchés de la même manière par ce phénomène d’absentéisme. Sur le podium des salariés les plus absents, on peut retrouver les secteurs de l’agroalimentaire (6,3%), l’hébergement et la restauration (6,5%) et le commerce et la distribution (7,9%). Et la différence entre le haut et le bas du classement est très prononcée. En effet, à l’inverse, la branche des bureaux d’études techniques, cabinets d’ingénieurs-conseils et sociétés de conseils, la Syntec (3,4%), la finance (3,6%) et la formation/éducation (3,8%) sont largement moins touchées par l’absentéisme.

A noter, pour finir, que l’ensemble des secteurs a vu la durée des arrêts de travail chuter en 2022, au moment du ralentissement de la pandémie de Covid-19. Dans le secteur de l’hébergement par exemple, elle est passée de 41 à 26 jours ou de 34 à 26 jours dans l’industrie.

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