Au Japon, les salariés peuvent payer une start-up pour démissionner à leur place
Budget à prévoir : 144 dollars.
Rompre n’est jamais simple, y compris quand il s’agit de son entreprise. Une start-up propose donc de le faire à la place des salariés. Toshiyuki Niino, son co-fondateur, a lui-même connu la situation en 2017. Il a confié aux médias avoir mal vécu qu’on tente de le faire culpabiliser de cette envie de démissionner. D’où l’idée de se proposer en intermédiaire.
La start-up en question porte bien son nom : Exit
Les clients d’Exit ? Des hommes dans la vingtaine, parfois craintifs de leur supérieur hiérarchique et qui ne se sentent pas totalement en phase avec la culture japonaise, au sein de laquelle le succès va de paire avec un engagement sur le long terme.
Business Insider nous apprend ainsi que les salariés japonais restent en moyenne 12,4 ans dans leur entreprise, alors qu’au sein de l’OCDE, cette moyenne est de 10 ans.
Parce que les mots comptent, les Japonais en ont même un pour décrire la mort par épuisement professionnel, reconnue maladie professionnelle depuis 1969 : karoshi. Et un autre, pour une déformation cardiaque liée au stress, notamment dans le contexte du travail : tako-tsubo (oui, c’est aussi un titre de Nekfeu).
80 heures supplémentaires par mois
Heures supplémentaires, présentéisme.. nombreux sont les Japonais à penser que le nombre d’heures consacré à son travail compte. En cause, un sens du devoir prononcé et un historique compliqué à laisser de côté quand on sait qu’au pays du Soleil-Levant, il a longtemps été de bon ton de dormir au travail pour gagner du temps.
En 2016, plus de 20% des entreprises nippones déclaraient que certains de leurs employés effectuaient plus de 80 heures supplémentaires par mois, ce qui correspond au seuil à partir duquel le karoshi guette les salariés. De ce rapport est né en 2018 un projet de loi, qui fixe le plafond réglementaire des heures supplémentaires à 80, avec possibilité de monter à 100 heures certains mois. Ouf !