Le boom de la rupture conventionnelle sur le déclin
Avec seulement 1,5 % d’augmentation en 2019, le ralentissement du nombre de ruptures conventionnelles se confirme, selon les derniers chiffres de la Dares.
De +7,3% en moyenne sur la période 2014/2017, le nombre de « ruptures co » était déjà tombé à +3,9% en 2018. En 2019, 440 000 ruptures conventionnelles ont été enregistrées (+1,5%), soit une moyenne d’environ 37 000 par mois.
Tous les secteurs d’activité concernés
Tous les secteurs sont concernés par ce ralentissement, à l’exception de l’information et de la communication où les ruptures conventionnelles ont augmenté de 12% en 2019 (après +9,9% en 2018 et +10,7% en 2017). Pour autant, le secteur ne représente que 5% de l’ensemble des ruptures conventionnelles. Les secteurs où le nombre de ruptures connait le ralentissement le plus marqué ? L’hôtellerie-restauration, l’administration publique, l’enseignement, la santé, l’action sociale et l’industrie, qui passent d’une évolution supérieure à 10% à une quasi- stagnation.
Moins de ruptures dans le Grand Est et l’Occitanie
La plupart des régions suivent la tendance à la décélération, certaines voient même le nombre de rupture baisser. C’est le cas du Grand Est avec -1,5% et de l’Occitanie, avec -0,2%. Pour certaines, au contraire, les ruptures restent plutôt dynamiques, notamment dans les Hauts-de-France, avec 5,2% d’augmentation, un niveau supérieur à celui de 2018.
Diminution des homologations chez les moins de 30 ans
La tendance est nette chez les moins de 30 ans : en 2019, les ruptures conventionnelles ont diminué de 1,3%. Le ralentissement est encore plus marqué pour les 30-39 ans, avec une croissance passée de 10% en 2017 à 2,4% en 2019.
Même si le ralentissement concerne également les salariés les plus âgés, l’usage de la rupture conventionnelle reste assez dynamique pour les plus de 60 ans : +5,9% en 2019, après +6,1% en 2018 et +11,5% en 2017.
Les cadres toujours séduits par la rupture conventionnelle
Plus de la moitié des demandes de rupture conventionnelle sont faites par des employés. Pour ces salariés, le nombre de demande a augmenté de 1,9% en 2019, c’est moins que 2018 (+2,2%) et 2017 (+8,1%). Quant aux cadres (20% des signataires), ils sont toujours attirés par ce type de rupture de contrat, leur nombre augmentant de 9,3% en 2019, dans la continuité de 2018 (+10,8%). Ce sont aussi les cadres qui bénéficient des indemnités les plus avantageuses, avec une indemnité médiane à 5500 euros contre moins de 1000 euros pour les employés. C’est aussi le cas si on choisit de gommer les différences de salaire en mesurant l’indemnité en mois de salaire par année d’ancienneté, l’indemnité médiane s’élève alors à 0,30 mois de salaire pour les cadres contre 0,25 mois chez les employés et les ouvriers, soit le minimum légal.