8 façons d’évaluer la motivation d’un candidat en entretien

À compétences égales, c’est la motivation qui fera la différence entre deux candidats. Découvrez comment l’évaluer efficacement.

8 façons d’évaluer la motivation d'un candidat en entretien
Évaluer la motivation d'un candidat est un art subtil qui nécessite observation, questionnement stratégique et analyse poussée. © deagreez / stock.adobe.com

Le recrutement repose sur un équilibre délicat entre compétences et engagement. Si les hard skills et les soft skills se vérifient plus facilement, la motivation d’un candidat est l’un des indicateurs les plus difficiles à mesurer. Pourtant, elle est déterminante pour prédire sa réussite et sa longévité dans l’entreprise.

Qu’est-ce que la motivation, concrètement ?

Avant de chercher à évaluer la motivation, il faut distinguer ses différentes formes. La motivation intrinsèque, celle qui vient de l’intérêt profond pour le poste, les missions ou l’entreprise, est bien plus durable que la motivation liée aux avantages externes comme le salaire ou le prestige. Un candidat intrinsèquement motivé trouvera du sens dans son travail quotidien, tandis qu’un candidat uniquement attiré par les conditions matérielles risque de se démobiliser rapidement.

Cette nuance compte, car elle oriente toute votre stratégie d’évaluation. Vous ne cherchez pas simplement quelqu’un qui veut un poste, mais quelqu’un qui veut ce poste, dans votre entreprise, pour des raisons qui résisteront aux défis du quotidien.

Comment l’évaluer en entretien ?

1.      Analysez la candidature et la lettre de motivation

L’évaluation de la motivation commence avant l’entretien, dès la réception de la candidature. Un CV personnalisé pour votre offre, qui met en avant les expériences pertinentes plutôt qu’un historique chronologique générique, révèle déjà un effort de réflexion.

Si vous demandez une lettre de motivation, regardez au-delà des formules toutes faites. Un candidat motivé aura pris le temps de se renseigner sur votre entreprise, vos projets récents, vos valeurs. Il fera des liens concrets entre son parcours et vos besoins spécifiques. À l’inverse, une lettre très générique peut avoir été envoyée en masse à d’autres entreprises du secteur.

2.      Posez les bonnes questions en entretien

L’entretien est le moment privilégié pour creuser la motivation d’un candidat. Mettez de côté les questions trop directes, du type « pourquoi ce poste vous intéresse-t-il ? », qui entraînent souvent des réponses préparées et convenues. Préférez plutôt des questions ouvertes, qui obligent le candidat à réfléchir et à se révéler. Par exemple :

  • Demandez-lui de décrire un projet professionnel qui l’a particulièrement enthousiasmé et pourquoi. Cela vous indiquera ce qui le stimule réellement : est-ce l’innovation, le travail d’équipe, la résolution de problèmes complexes, l’impact ou l’utilité de son travail ? Comparez ensuite ces éléments avec ce que vous recherchez.
  • Interrogez-le sur sa connaissance de votre entreprise et de votre secteur. Un candidat motivé aura naturellement fait des recherches approfondies. Il connaîtra votre produit, vos actualités récentes, vos concurrents, vos enjeux et vos défis. Cette préparation n’est pas anodine, elle traduit un intérêt réel.
  • Explorez également ses motivations à quitter son poste actuel. Cherche-t-il à s’éloigner d’un problème ? A-t-il envie de nouveauté ? Est-il attiré par une opportunité de progression ? Les réponses à ces questions sont souvent riches d’enseignements.

3.      Observez les signaux non verbaux et l’attitude

La communication non verbale en dit souvent bien plus que les mots. Un candidat motivé se montre généralement ponctuel, préparé et attentif. Son langage corporel exprime l’engagement : contact visuel soutenu, posture ouverte, enthousiasme, ton de voix dynamique. Il convient toutefois de rester vigilant : le stress inhérent à un entretien peut altérer ces signaux, surtout lorsque le candidat tient réellement à réussir. Concrètement :

  • Vous pouvez observer comment il parle de ses expériences passées. Un candidat qui s’anime, entre dans les détails et raconte ses réalisations avec passion révèle une connexion à son travail. À l’inverse, des réponses trop factuelles ou détachées peuvent traduire un certain désengagement.
  • Soyez également attentif à la qualité de ses questions. Un candidat motivé pose des questions pertinentes sur les missions, les défis, l’équipe ou la culture. Il cherche à comprendre s’il pourra s’épanouir chez vous. Des questions centrées uniquement sur les avantages ou l’équilibre vie pro/perso, bien que légitimes, peuvent révéler une motivation plus superficielle.

4.      Utilisez des mises en situation

Les exercices pratiques sont souvent révélateurs de motivation. Proposez une mise en situation ou un problème concret à résoudre. Un candidat motivé s’investira pleinement dans l’exercice, posera des questions de clarification et proposera des solutions réfléchies. Son niveau d’engagement dans la simulation reflète l’énergie qu’il mettra dans ses futures missions.

5.      Vérifiez la cohérence du projet professionnel

Même avec un parcours atypique, un candidat motivé saura démontrer la cohérence de son projet professionnel. Explorez les raisons de ses choix de carrière précédents : existe-t-il une logique, une progression, une quête particulière ? Un parcours construit révèle une personne qui sait ce qu’elle veut et qui fait des choix intentionnels.

Vous pouvez aussi lui demander où il se voit dans trois à cinq ans. Sa réponse doit s’inscrire logiquement dans ce que votre poste permet. Si ses ambitions sont totalement décorrélées de votre offre, la motivation risque d’être éphémère.

6.      Évaluez l’alignement culturel

La motivation ne résiste pas longtemps à un environnement culturel inadapté. Testez la compréhension que le candidat a de votre culture d’entreprise et vérifiez si ses propres valeurs sont compatibles.

Demandez-lui, par exemple, de décrire son environnement de travail idéal. Comparez sa réponse à votre réalité. S’il décrit une structure horizontale très collaborative alors que votre organisation est fortement hiérarchisée, l’écart risque inévitablement de générer des frustrations.

7.      Analysez le suivi post-entretien

L’évaluation de la motivation ne s’arrête pas à la fin de l’entretien. Observez la façon dont le candidat assure le suivi. Un mail de remerciement personnalisé, reprenant des éléments précis de votre échange, témoigne d’un intérêt réel. À l’inverse, un silence total peut indiquer que vous n’êtes qu’une option parmi d’autres.

Sa réactivité aux sollicitations est aussi révélatrice. Un candidat très motivé répond rapidement, se rend disponible pour les étapes suivantes et fait preuve de flexibilité.

8.      Faites confiance à votre intuition… dans une certaine mesure

Ne vous fiez jamais à une seule source pour évaluer la motivation. Croisez vos observations avec le profil du candidat, les éventuels tests et les retours des autres parties prenantes. Des regards différents permettent de confirmer ou de nuancer vos perceptions.

En cas de doute, parlez directement avec le candidat : il peut souvent apporter des éclaircissements utiles. Si votre intuition vous dit qu’il y a un couac, il est possible qu’il y en ait un. Ne l’ignorez pas, mais ne vous y fiez pas aveuglément non plus.

Enfin, pour garder une évaluation objective et cohérente, l’utilisation d’une scorecard ou la méthode de l’entretien structuré peut grandement vous aider.

Bien s’équiper pour bien recruter